—Tu ne peux pas être un héros, déclara-t-il. Tu es une fille.
Je lui flanquai un coup de pied dans le tibia et il partit pleurer dans le péplos de sa mère.
—Zéphyr, dis-je d'une voix lente, en me pinçant le haut du nez, les yeux fermés. C'est l'idée la plus stupide que j'aie jamais rencontrée. Si ton stratagème à la noix déraille, je te ferai tomber amoureux d'un hérisson.
Quand nous nous sommnes tournés l'un vers l'autre deux fleurs vers le soleil, nous n'accomplissions pas une prophétie, nous ne rejouions pas une vieille histoire. Nous écrivions la nôtre.
En apprenant à véritablement aimer quelqu'un d'autre, tu apprends à aimer le monde. Et toi-même, ce qui est peut-être encore plus difficile.
C'est alors que je compris: la mort était un bienfait. La mort était la seule chose qui distinguait réellement les humains des dieux. Elle donnait forme à leur vie, lui conférait un sens.
Les Grecs ont trois mots pour désigner l'amour. Le premíer est philia, le genre d'amour que nous désignons aujourd'hui par le terme d'amitié. Il sous-entend l'affection et se développe entre deux personnes qui apprécient la compagnie l'une de l'autre. Le deuxième est agapè, l'amour désintéressé des parents pour les enfants, et qui désigne aussi bien tout autre lien familial. Le troisième est éros, que l'on ne présente plus: la connexion, l'étincelle, le désir du corps de trouver son accomplissement avec un autre.
Il était comme un barrage rompu et inondant les berges, comme un homme qui se noie et cherche de l'air.
-Est-ce que l'amour les fait souffrir ? demandai-je avec fièvre, sans préambule. Les humains, je veux dire.
Pensée obsessionnelles, accélération du cœur, malaise généralisé. Tous le signes de la maladie de l'amour.
Mais peut-être l'amour n'était-il pas destiné aux dieux ; après tout, l'immortalité impliquait de vivre pour toujours avec les conséquences de ses actions.