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Critique de Lenocherdeslivres


Il n'aura échappé à personne, tant les médias relaient l'évènement, que c'est la période de la rentrée scolaire. de même, personne n'a pu entendre parler de la pénurie de professeurs qui sévit depuis plusieurs années dans notre beau pays, comme on dit. Philippe Meirieu est un spécialiste de l'éducation. Adoré par certains, haï par d'autres, il vient d'écrire un court texte dans la collection « Libelle » des éditions du Seuil destiné à donner son point de vue sur cette question. Et, comme d'habitude, il le fait avec un certain talent et des arguments à l'appui.

Il tente d'expliquer les raisons de cette débâcle et d'analyser rapidement l'évolution du métier de professeur (et non enseignant, car cela, selon lui, limite son rôle). Evolution que lui imposent le pouvoir et la société et que Philippe Meirieu n'apprécie pas. Les professeurs ne seraient plus que des passe-plat : des scientifiques créent des méthodes grâce aux neurosciences, entre autres et il suffirait de les appliquer à la lettre, sans varier d'un iota, pour que cela fonctionne. Plus d'humain, plus de personnalisation, puisque tout est prévu sur les fiches. Dit comme cela, on peut effectivement douter de l'efficacité de la méthode. Pour un grand nombre, sans doute. Mais de nombreux cas particuliers doivent se présenter et ne pas rentrer dans les cases. C'est ce que disaient les médecins quand on a tenté de leur imposer une seule solution pour soigner telle ou telle maladie. Aucune liberté, suivre les ordres, même s'ils ne sont pas aussi merveilleux qu'annoncé.

Philippe Meirieu appelle donc (encore un fois) à tout remettre à plat. Arrêter de mettre ici ou là un pansement en espérant que cela permette à la machine de continuer encore quelques années. Jusqu'à la rustine suivante. Mais ce qu'il propose semble totalement irréalisable. Même si cela devait fonctionner, qui prendrait le risque d'une telle décision ? Et comment ne pas se dire que les professeurs, les parents, les autres acteurs de la vie sociale seraient incapables de se mettre d'accord et passeraient leur temps à s'invectiver. Sans réellement penser aux élèves, qui devraient être au centre de tout ce dispositif.
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