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Critique de Balafoutas


Jonas Mekas (1922-2019) est "l'un des plus grands poètes littéraires et visuels de l'histoire contemporaine*". Surtout connu comme cinéaste, Mekas a écrit un journal entre 1944 et 1955 dans lequel il raconte sa fuite de sa Lituanie natale sous le joug allemand puis soviétique, son errance en Autriche, Allemagne avant de pouvoir gagner les Etats-Unis où il effectuera 1000 métiers avant de débuter sa vie de cinéaste après bien des déboires. "Je n'avais nulle part où aller" montre un jeune homme d'une immense volonté de vivre, de comprendre, de découvrir au milieu des drames et turpitudes de la fin de la guerre, des camps de réfugiés et de la douleur de l'exil. Une très intéressante introduction permet de mesurer la richesse et la beauté d'une culture et des traditions de la Lituanie, pays perpétuellement écartelé entre des voisins rapaces. le tout est l'oeuvre d'un intellectuel curieux de tout, souvent au fond du gouffre, d'un grand courage et d'une force d'adaptation peu commune. Son oeil est déjà celui d'un cinéaste, sachant saisir les situations sur le vif.


* Ainsi que le présente la Cinémathèque française dans sa rétrospective du printemps 2022
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