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Critique de Aderu


Dans la campagne espagnole, sous la chaleur écrasante, face à un vent sournois et aliénant, Angela "Angie" tente de faire mieux que survivre.

Revenue sur ses terres, après un long passage par la ville, puis à Londres un exil, elle reste "l'étrangère", celle de qui l'on se méfie. Vieille femme vivant seule, dont la tante était une marginale aussi consultée que conspuée. Emeteria, la folle du village, la folle de la vallée. D'après les langues persifflantes, ce sont des choses qui passent dans le sang.

L'histoire navigue entre un présent pesant et des passés écrasants. L'enfance et les relations avec père, mère et frère. Les années londoniennes et la relation intense, totale et brulante avec Nigel, le peintre.
Et puis ce présent avec chien et chienne. Pas de véritables proches. Juste quelques moins éloignés. Comme Ibra, migrant sénégalais, travailleur agricole. Il y a aussi Blanche-Neige, immigré ukrainien. Pas les mêmes papiers, pas les mêmes statuts. On croisera également Salingue, le vieux crasseux qui rode. Et une palanquée d'autres personnages, tantôt sympathiques, tantôt patibulaires.

Trop de suicides. Partout des suicides. Une épidémie qui traverse les générations. D'où vient cette affliction ?
Alors que les questions s'accumulent, une menace plane sur le village et ses environs. Un changement brutal qui s'avance en serpentant.

Une lecture agréable, pleines de belles ou terribles formules. La famille, les marges, le secret, le déclassement, la lutte, la dignité, la folie, la vengeance, la foi, la mort. Tels sont les ingrédients. La mort encore. Histoire de bien épicer, de s'aligner sur la chaleur étouffante de ces terres arides, désolées mais toujours fièrement habitées.
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