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Critique de sylviedoc


Ouf, la claque ! Je viens juste de sortir de ce roman (sans doute en partie autobiographique, l'auteur étant né en 1977 dans le quartier où vivent les protagonistes), c'est donc une réaction à chaud. de prime abord, j'ai eu un peu de mal, j'ai même failli abandonner, ne me retrouvant pas dans la chronologie et craignant une simple énumération de c***es adolescentes. Et ensuite...je n'ai plus pu lâcher le livre, totalement immergée dans le contexte de ce quartier populaire de Leipzig avant et après la réunification des 2 Allemagnes, j'avais l'impression d'y être tellement l'ambiance est bien rendue et les différents personnages réalistes. L'histoire est construite un peu comme un puzzle, au départ on a quelques morceaux disparates, et peu à peu on reconstruit le déroulement des événements et la vie de cette bande d'ados entre la 6éme et l'âge adulte. Daniel, le narrateur, nous entraîne dans son monde, d'abord très normé par les mouvements de jeunesse communistes qui règlent la vie au collège. le bon élève, cité en exemple pour ses qualités de bon Pionnier, va vite préférer la compagnie de ses potes : Rico, qui rêve de boxer en "pro", le petit Walter, expert en braquage de voiture, Mark, qui se tournera vers les drogues dures, Stephan, qui deviendra "Pitbull" et quittera sa famille pour vivre dans sa cave, Paul, obsédé par les magazines pornos, voilà le noyau dur de la bande. Ensemble ils vont aborder l'ère post-réunification, et ses nouvelles libertés, expérimenter l'alcool à outrance (la "tise") avec cette impression qu'on peut tout faire dès qu'on est suffisamment "chaud" : chercher noise aux skins ou aux keupons (les punks), aller braquer tout et n'importe quoi, bref transgresser toutes ces règles qui d'ailleurs ne semblent plus avoir cours. En périphérie, des parents eux-mêmes largués, alcoolos, violents, ou absents, d'autres jeunes appartenant à des clans bien précis, que ce soit par idéologie, soutien à un club de foot (d'où des bagarres géantes lors de certains matchs), ou origines ethniques. Quelques filles interfèrent également dans l'histoire : Katia, la cheftaine du groupe de pionniers qui essaie de garder Dani sur la bonne voie, ou Estrelita, objet de ses rêves, mais qui lui préférera un autre.
Tout sonne vrai dans le livre, chaque situation, chaque lieu donne l'impression qu'on est au coeur de l'action, j'ai failli pleurer à certains moments dramatiques, ou bien j'avais envie de dire à l'un ou l'autre : "Non, ne le fais pas, tu vas encore te retrouver dedans". le vocabulaire n'est pas toujours évident à comprendre pour les novices en argot de l'époque, mais il est complètement raccord avec les circonstances. Chapeau en passant aux traducteurs, ils ont vraiment bien rendu la langue de l'auteur, et ce n'était pas chose facile !
En tout cas, on ne sort pas indemne de cette lecture, et là je n'ai qu'une envie, lire le deuxième roman de Clemens Meyer.
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