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Critique de caro64


Pennsylvanie aujourd'hui. La ville de Buell s'est éteinte avec les fermetures des hauts-fourneaux. Les habitants laissés à eux mêmes, vivent au jour le jour, gèrent leur misère, voient leurs enfants partir. Il ne reste qu'usines fantômes, paysages torturés, gens perdus. Isaac, 20 ans, grosse tête mais corps fluet, resté au pays pour s'occuper du père paralysé, décide de tenter sa chance lui aussi et de partir vers la Californie. Il entraîne son grand gaillard de copain, Poe, athlète de football raté qui ne s'est pas résolu à partir pour l'université et qui vit chez sa mère, Grace. Dans une usine désaffectée et sordide un incident fait basculer leur vie. Un SDF est retrouvé assassiné. Poe que son passé de bagarreur désigne comme idéal coupable est arrêté. Isaac choisit la fuite et part sur les routes, proie idéale des marginaux.

Dans ce premier roman puisant, qui sent la rouille, la peur, l'échec, la ruine, l'abandon, Philipp Meyer décrit une Amérique très loin des clichés de réussite ordinairement liés à l'American Dream. Construit de manière polyphonique, les voix s'entremêlent et donnent un rythme soutenu qui nous empêche de reposer le livre. Ce sont celles évidemment de Billie et Poe, les deux amis que tout oppose mais aussi de Grace, d'Henry, le père d'Isaac, de Lee, sa soeur et puis d'Harris, le chef de police chargé de l'enquête, amant de Grace. Ces personnages sont vrais, ils pleurent, ils ont mal, ils aiment. Pas de clinquant, pas de complaisance, pas de facilité dans cette partie de l'Amérique. La vie y est dure et, pour s'en sortir, il faut trimer. Mais, à l'instar de Lee, l'espoir en une vie meilleure est quand même possible. Un très bon roman noir, prenant et poignant, à lire quand il fait beau !
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