AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JIEMDE


Romain Meynier ne fut d'abord qu'un blog, découvert sur le tard en fin de confinement phase I, par l'intermédiaire du toujours curieux Sébastien B. Ceci étant dit, j'y passais sans trop m'y attarder, mais l'esprit qui transpirait de ces entrées disparates me fit le noter pour y revenir. Un jour. Peut-être. Ou pas.

Romain Meynier fut ensuite un nom sur une invitation de visio, où un renard niçois shooté à la passion et aux jeux de mots laids entreprenait de sortir la blogosphère littéraire de sa convenance ovine, en l'entraînant sur des chemins moins fréquentés. Serial récidiviste de l'insouciance qui guide ceux qui voient la nuit…

Romain Meynier fut enfin un concentré d'énergie, à peine masquée par une distance toute apparente, religieusement écouté pendant deux heures au début de l'été. Tour à tour curieux comme Tintin, décalé comme Gaston, fantasque comme Fantasio… OK boomer, laisse tomber tes références !

Il était donc grand temps que Romain Meynier devienne un livre : c'est fait avec Revoir Marceau, premier livre de l'impétrant qui a trouvé chez Cambourakis un contenant à la hauteur de son contenu. Revoir Marceau, sa compagne qui l'a laissé en plan en Lozère un beau matin, c'est rejoindre Paris pour le narrateur, porté par son insouciance chronique et sa philosophie de l'instant, et profiter de ce « palpitant désordre » qu'elle lui a laissé.

On a les aventures que l'on mérite : celle du narrateur est épique et simple, drôle et absurde, tragique et touchante. Nul besoin de substances dopantes pour ce road-trip rural : « L'euphorie me semblant provenir de l'inattendu, je l'avais érigée en maîtresse de mes émotions ».

Lire Revoir Marceau, c'est comme relire La première gorgée de bière… mais en mieux ! C'est se remémorer ces instants fugitifs qui forgent notre passé commun : capter du réseau le bras levé ; contempler un troupeau et se surprendre à lui parler ; s'entraîner seul au badminton ; dormir en couchettes dans un Corail de nuit ; deviner une recette au tchak-tchak du couteau de découpe ; et écouter Céline sans courir pour s'en repentir auprès de l'abbé André Laubert Rieutort de Randon…

Romain Meynier est donc - j'en suis désormais sûr - bien plus qu'un blog, qu'une visio ou qu'un personnage de BD : c'est un écrivain, et un bon ! Son écriture est belle, libre, inventive et incite à l'abandon. Qui m'aime le suive !
Commenter  J’apprécie          352



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}