AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Daniil


Le théâtre américain d'après-guerre (celui entre autres de Tennessee Williams, d'Edward Albee et d'Arthur Miller) inventa une morale , gorgée de mélancolie, remarquable dans son ensemble. Pourtant All my sons est certainement la pièce que j'apprécie le plus, qui mêle intrigue familiale, mensonge de guerre, faiblesse humaine et manifestation quasi-divine avec plus de finesse que nulle autre à mon sens. L'auteur y peint un homme d'apparence respectable, assuré et rassurant, mais profondément tiraillé entre ses sentiments (son égoïsme, son patriotisme, l'amour qu'il porte à ses enfants, etc.), qui le poussèrent à agir comme il jugea le meilleur et à faire des choix difficiles sinon impossibles. Ayant à vivre avec sa propre conscience, cherchant à se rassurer lui-même et à oublier, il sera finalement jugé et condamné par ceux-là même qu'il aime plus que tout au monde et pour lesquels il fit ce qu'il fit.
Le théâtre de Miller met en scène des individus dépassés par un mouvement auquel ils appartiennent (la guerre, la chasse aux sorcières, la société), qui les poussent à prendre des décisions insensées, mais tellement humaines qu'on les retrouve tout au long de notre histoire et même dans chaque famille… Tout le monde a tort, tout le monde a raison dans un monde tragique : agir dans l'intérêt de ses enfants est noble et respectable, mais qui sont nos enfants? ne sommes nous pas tous frères et soeurs, et les enfants des autres ne sont-ils pas un peu les nôtres aussi?
Je conseille l'édition de Methuen World Classics : Arthur Miller PLAYS : ONE (Avec : Death of a salesman, The crucible, A memory of two mondays, A view from the bridge, ainsi qu'une passionnante introduction par Arthur Miller lui-même).
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}