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Critique de Sando


Sven rêve d'aventures et de Grand Nord, de chasses aux phoques et de survie en conditions extrêmes. Il a lu les grands récits de ses idoles et s'imagine explorateur et découvreur de territoires inconnus. Alors quand, à la veille des années 1920, sa soeur Olga lui suggère de quitter Stockholm pour s'engager dans une compagnie minière norvégienne, implantée dans l'archipel du Sptizberg, un archipel de l'Arctique, le jeune homme n'hésite pas, voyant là une opportunité de se rapprocher de son rêve…

Mais la désillusion est rude, les conditions extrêmes et le travail abrutissant en plus d'être dangereux. Jusqu'au jour où survient un terrible accident à la mine. S'il n'a pas perdu la vie, Sven se retrouve néanmoins largement défiguré et rejoint le triste rang des “gueules cassées”. Honteux de ce qu'il est devenu, il décide de fuir la compagnie des hommes et de ne plus jamais retourner à Stockholm. Mais, alors qu'il pense sa vie terminée avant même d'avoir commencée, c'est au contraire le début d'une grande aventure humaine qui va débuter…

Inspiré d'un personnage ayant réellement existé mais dont on ignore presque tout, “Sven le borgne”, ou encore “Sven le baiseur de phoques”, notre narrateur, est l'avatar fictionnel de cet ermite ayant vécu au début du XXème siècle et va se charger de réhabiliter sa propre histoire, largement déformée par les racontars...

Si je n'ai pas été captivée tout de suite par son récit, peinant à m'attacher à ce personnage détaché et arrogant que je trouvais peu sympathique, je dois dire que la tendance s'est vite inversée avec l'arrivée de Sven au Spitzberg! Au fil de ses expériences (de mineur à intendant, puis à trappeur), et de ses rencontres, le jeune homme s'étoffe, apprend et s'enrichit. Les conditions extrêmes dans lesquelles il évolue le rendent plus humble, plus conscient de son ignorance et de ses limites et donc plus humain, plus attachant.

Finalement, je m'attendais à lire un grand roman d'aventures se déroulant au coeur des fjords et c'est avec bonheur que j'ai découvert un magnifique roman initiatique, rythmé par les saisons, dans ces contrées où il fait nuit noire presque la moitié de l'année. Bien que le climat y façonne les gens à son image, avec dureté et rudesse, on découvre un univers où l'entraide, l'amour et l'amitié sont tout aussi capitaux qu'ailleurs, voire plus.

Nathaniel Ian Miller nous initie avec brio à cette vie quasi monacale, où l'on peut ne pas voir âme qui vive (en dehors des phoques, des renards polaires et des ours) durant sept mois! Une vie dans laquelle il faut savoir tout faire: dresser des lignes de trappe, récupérer les fourrures pour les vendre, faire ses vêtements, conserver sa viande, construire une cabane (elles ont tendance à succomber régulièrement aux incendies…), se soigner seul (inutile d'attendre le prochain rendez-vous chez le dentiste…) et ne pas devenir fou à force de solitude…

Un premier roman passionnant en somme, avec des personnages attachants et hauts en couleurs, qui nous font découvrir un mode de vie à part et nous convient à partager une grande aventure humaine! le ton ne manque pas d'humour par ailleurs, ce qui permet d'adoucir une atmosphère qui serait parfois glaciale sans ça! Une belle découverte de cette rentrée littéraire, riche en émotions et en partage, qui vous fera découvrir des contrées inhospitalières, bien pelotonné au chaud, sous un plaid et avec une tasse de thé, au fond de votre canapé!
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