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Critique de Aelynah


Dire que je connais bien Gilles Milo-Vaceri serait un mensonge. On se côtoie, discute et échange mais je ne fais partie que de celles qui le connaissent sans le cerner vraiment. Mais ... qui peut réellement cerner un vieux loup solitaire ? ;)

Alors quand j'ai débuté ce nouveau roman, découvert son prologue et surtout rencontré Grégoire j'ai eu un curieux sentiment de retrouvailles. Car Greg nous touche de suite par son vécu et son grand coeur. Il nous rappelle à tous au moins un épisode de notre passé par ses expériences variées et pas toujours heureuses. C'est un personnage dont le lecteur ou plutôt la lectrice pourrait fort bien s'amouracher le temps d'un roman.

Sa sincérité, son honnêteté en font un homme rare et lorsque le drame intervient à nouveau dans sa vie, on est choqué. Grégoire éprouve tout à fond, le bonheur comme la tristesse sont des sentiments qui emplissent son coeur de façon totale, sans concession. Alors quand Aurore disparaît voit-il le fond du gouffre.

Quelle lectrice alors n'aura pas le coeur serré à voir sa peine, à comprendre sa colère, son désespoir mais surtout, qui aime comprendra son inquiétude. Alors que son monde semble s'effondrer, il ne fait même pas attention à ce qu'il se passe autour. Il ne voit rien de cet autre drame qui touche la région où, par Amour, il vient de s'installer.

Un tueur en série sévit dans la forêt de Rambouillet. Ses victimes sont des jeunes femmes, la trentaine, blonde et fine. Une description qui pourrait fort bien correspondre à Aurore et plonger Grégoire dans l'horreur s'il n'était complètement et irrémédiablement enferré dans son désespoir. le monde est Aurore, le reste n'est que superflu. C'est cette façon de voir les choses, de penser qui va nous amener ensuite à expérimenter une autre facette du caractère de Grégoire, son côté sombre de la force pourrait-on dire et c'est là encore que Gille Milo-Vacéri va nous poignarder en plein coeur. Car comme le dit si bien ma maman « ce livre est émouvant, flippant, vivant ».

En tant que lecteur, nous avons la « chance » d'obtenir plusieurs vues et sommes donc amenés à suivre l'enquête en cours en présence de la capitaine Sandrine Wermer, venue tout spécialement de Paris pour appréhender celui qui se fait appelé la Bête.
C'est une autre équipe que nous suivons alors avec ses personnages intéressants et surtout le contexte particulièrement chaotique d'une enquête qui piétine et met tout le monde sur des charbons ardents. Notre spécialiste des serials killers va devoir se décarcasser pour trouver des indices car la Bête tue et ne semble pas s'arrêter. Son mobile est complexe et surtout rien ni personne ne semble le trahir.

C'est donc dans une ambiance pesante et étouffante que nous suivons à la fois la descente aux enfers de Grégoire et celle des enquêteurs qui voient le nombre des victimes augmenter sans réelles avancées.

Gilles Milo-Vaceri a mis toutes ses tripes dans ce roman et cela se sent. Les sentiments exacerbés de Grégoire semblent se diffuser hors de ma liseuse tel un nuage sombre et confus.

De même, la montée dans l'horreur lors des brefs passages en compagnie de la Bête nous plonge dans le désarroi. Car qui dit être lecteur, dit aussi connaitre des choses que les protagonistes ignorent. Cela dit aussi tenter de résoudre l'affaire de notre côté et lancer des hypothèses en suivant les indices que nous avons pu glaner.

Je ne vous explique pas cette sensation mais j'ai imaginé cent fois les pires horreurs, émis des conjonctures toutes plus farfelues les unes que les autres pour ne pas voir ce que l'auteur semblait mettre sous mon nez et qui ne me plaisait que fort peu. J'ai bien cru suffoquer en date du 20 juillet à 9h30 lorsque l'identité d'une des victimes est dévoilée. On imagine des tas de trucs alors et notre cerveau fume d'hypothèses toutes plus horribles ou insolites. L'auteur, ce vile sadique, sait nous plonger dans le doute le plus sombre, le plus pervers pour nous amener à poursuivre notre lecture dans un état d'esprit particulier. Car en fait, il suffit parfois de réfléchir pour se sortir de sa torpeur mais sur le moment seule l'émotion prend le pas sur la lecture. Tout est alors possible, le pire comme le meilleur.

Et c'est ce qui fait que j'adore la plume de Gilles Milo-Vacéri. On ne sait jamais à quel saint se vouer en sa compagnie. Vous pensez avoir trouvé un indice important ? Ce n'est qu'une fausse piste laissée là exprès. Il nous l'explique d'ailleurs très bien au travers des passages qui parlent du travail de Grégoire et de sa façon de gérer ses romans.
Dans ce roman Aurore par son absence est encore plus présente, elle est dans toutes les pensées de Grégoire, dans ses rêves comme dans ses cauchemars, dans le moindre souffle qu'il exhale et la moindre lueur qu'il observe. Aurore est son TOUT, son âme soeur. On en peut alors que frémir au fil des pages de ne pas savoir ce qui lui est arrivé, le pourquoi de cette disparition.

Et lorsque les destins et les affaires s'entremêlent c'est la tension qui arrive à son comble.

Car l'Amour est plus fort que tout ?!? Mais face à un tueur en série qu'en sera-t-il ???

En conclusion, je vais dire qu'il s'agit là d'un thriller comme je les aime : un scénario bien ficelé, des personnages attachants et charismatiques aux caractères bien trempés mais plein d'émotions, et la plume particulière de Gilles. Ce roman fera parler de lui par son contenu mais aussi par l'émotion qu'il transporte. Je vous le conseille donc fortement si vous aimez la plume de Gilles et encore plus si vous vous décidez à la découvrir.
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