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Critique de Flaubauski


Une fratrie fragmentée, qui s'est éloignée au fil des ans et des épreuves, d'abord la mort de la mère, puis le refuge chez la tante, à défaut d'un père présent pour s'occuper de ses enfants. La tante a vieilli, désormais en maison de retraite, les enfants aussi : Ea, l'aînée, a emménagé à San Francisco, et ne donne que peu de signe de vie à Sidsel, la cadette, mère célibataire d'une petite fille de six ans vivant toujours à Copenhague, et à Niels, le benjamin, qui vivote et vadrouille sans cesse, un peu comme son père, mais actuellement en résidence dans la capitale danoise, jusqu'à son prochain désir de fuite.

Entre ces cinq membres de la famille survivante, beaucoup de non-dits qui les empoisonnent, depuis le couple que formaient leurs parents jusqu'à la relation particulière entretenue avec leur tante en partie dysfonctionnelle, en passant par leur propre relation fraternelle/maternelle pour Sidsel/d'oncle pour Niels, chacun ayant eu une incidence sur leurs relations aux autres, qui viennent ponctuer le récit de leur présence : les amoureux ou amoureuses, les ami.e.s...

Davantage centré sur les ressentis psychologiques de personnages face aux relations entretenues avec l'Autre, qu'il soit familial, amoureux, amical... qu'à une véritable intrigue, La carapace du homard est un roman intéressant en ce qu'il met intelligemment en évidence le rôle de l'acquis dans la construction de soi, de la façon dont l'on se construit en tant qu'être humain face aux dysfonctionnements de ceux qui sont là pour nous aider à nous construire, de la façon dont l'on peut, ou pas, en faire fi - fuite, déni, dépassement... - pour devenir soi-même, ou pas, autre.

Il est intéressant, aussi, en ce qu'il met en évidence tout aussi intelligemment des problématiques sociétales plus générales, particulièrement actuelles, comme la difficulté à trouver sens dans nos sociétés de plus en plus individualistes et ultra-consuméristes, et donc à y trouver une forme de stabilité, ou encore le tiraillement entre vie familiale et aspirations personnelles, plus encore lorsque l'on est une maman solo d'enfants en bas âge.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley pour la découverte.
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