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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


(Non mais à l'eau, quoi! C'est quoi ce cliché qu'en Belgique il pleut tout le temps?)

Le commandant de police Avraham Avraham (non non vous ne voyez pas double. Par chez nous, il aurait pu s'appeler Martin Martin ou Laurent Laurent) n'est pas un super-flic. Il n'est pas non plus le stéréotype opposé, à savoir le flic qui noie son spleen et ses relations compliquées avec les femmes (surtout sa mère) dans l'alcool et les cachets, allongé sur le divan d'un psy. Non, il est juste un flic ordinaire dans la banlieue de Tel-Aviv, qui aime son boulot mais se sent parfois dépassé, un peu idéaliste et un peu blasé, parfois esprit d'équipe parfois en rivalité avec le nouveau jeune collègue dont les dents raclent le parquet, un peu workaholic, un peu qui rêve de vacances loin de ses dossiers. Un type normal.
Ce jour-là, il reçoit dans son bureau une mère venue signaler la disparition de son fils de 16 ans, Ofer. Statistiques criminelles à l'appui, Avraham la rassure et la renvoie chez elle, certain qu'il s'agit d'une fugue. Pourtant, il ne peut s'empêcher de culpabiliser, et la suite des événements confirmera son pressentiment. Parce que le lendemain, Ofer n'est toujours pas rentré chez lui. L'enquête commence, mais le gamin s'est volatilisé, parti sans téléphone, sans argent ni carte de crédit, sans vêtements de rechange, rien qui puisse laisser une trace. La fugue semble improbable, mais aucune autre piste ne se dégage. On piétine, puis un appel anonyme déclenche une battue dans les dunes, en vain. On refait du surplace. Il y a bien un voisin un peu trop plein de sollicitude qui essaie de s'immiscer dans l'enquête, mais notre commandant n'y voit que du feu (alors que pourtant dans toutes les séries policières télévisées, qu'Avraham se repasse en boucle pour en décortiquer les erreurs, ce genre de comportement est toujours considéré comme suspect).
Las ! Obligé (tu parles d'une galère) de se rendre à Bruxelles dans le cadre d'un échange inter-polices, Avraham se morfond à battre le pavé mouillé de la Grand Place pendant une semaine (l'occasion pour l'auteur de nous servir subtilement les caricatures pluie-moules-frites-bière-pralines. Heureusement on échappe aux chicons au gratin. D'accord, vu d'Israël, c'est exotique, une fois, non peut-être. Mais bof). Il trépigne d'autant plus que c'est à ce moment qu'on retrouve le sac à dos d'Ofer dans une benne à ordures. L'enquête s'emballe à nouveau, puis repasse au point mort, puis, avec le retour d'Avraham à Tel-Aviv, est relancée et conclue grâce/à cause du fameux voisin lourdingue et un brin déconnecté des réalités.
Et donc, pas d'effusion de sang, de muscles, de coups de feu, de crimes horribles. Rien qu'une enquête un peu foirée (mais résolue quand même) par un un flic un peu foireux. Rien que de l'ordinaire.
Loin des polars tonitruants, l'auteur livre une histoire réaliste, sans doute proche de la réalité du terrain, avec des hauts et des bas, des effervescences et des Waterloo-morne plaine. Question vraisemblance, je n'ai pas compris pourquoi on attend 24h après le signalement de la disparition d'un mineur pour lancer le branle-bas de combat, ni pourquoi la personnalité du voisin n'attire pas l'attention tout de suite (sans doute parce que je regarde trop la télé et que les séries policières sont pleines d'erreur, dixit Avraham). Cela dit, la psychologie de ce voisin, et de la mère d'Ofer dans une moindre mesure (parce que moins développée), est fascinante, ce qui compense le fait qu'aucun personnage n'est réellement attachant. Verdict : c'est captivant dans l'ensemble, mais pas totalement convaincant. Même si c'est vrai qu'il pleut beaucoup en Belgique.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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