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Critique de mh17


N'ayez pas peur !
Mishima me fait peur depuis que j'ai vu, encore enfant, sa tête décapitée dans un vieux Paris-Match. Quant au Nô, je pensais que seuls les théâtreux des 70's-80's ou les médiévistes de L'INALCO pouvaient le comprendre...Et bien No No No, je ne dis pas que j'ai tout compris mais les cinq textes sont courts, lisibles, accessibles et l'avant propos de Marguerite Yourcenar, que je vous conseille de lire après les textes, est très éclairant.

Composées entre 1950 et 1955, ces courtes pièces empruntent au nô mais sont présentées dans un cadre moderne. Ce sont cinq tragédies ( elles inspirent la terreur et la pitié du spectateur). Le décor est minimaliste. Les personnages peu nombreux. Qu'est-ce qui est japonais là dedans ? Sûrement l'absence de frontière étanche entre le rêve et la réalité, entre la vie et la mort ( les fantômes, les esprits vont et viennent). Sur le plateau nu mais très structuré, se trouve un espace vide que l'imaginaire du spectateur va combler (mais si ! mais si !).

1) Sotoba Komachi
Une vieille ramasseuse de mégots vient déranger des amoureux qui se bécotent sur des bancs publics. Un poète un peu raté l'observe dégouté. Ils se mettent à discuter. La vieille est une ancienne très belle femme qui a provoqué la mort de ses amants. Elle lui raconte son premier amour. Le poète comprend que la beauté survit sous les rides et il prend le risque de la regarder...
2) Yoroboshi
Des parents adoptifs et des parents biologiques se disputent la garde de Toshinori, vingt ans, au tribunal. A l'âge de cinq ans, il a eu ses yeux brûlés dans un bombardement aérien. Ses parents adoptifs l'ont élevé dans le luxe. Il a fait d'eux ses esclaves. Ses parents biologiques veulent le récupérer après l'avoir oublié. Il les méprisent. La juge qui doit trancher se soumet aussi. La dernière image que l'enfant a perçu, c'est celle de la fin du monde. C'est la seule réalité à laquelle il se sente appartenir.
3) le Tambourin de soie
Un timide portier d'un cabinet d'avocats aime une mondaine de l'immeuble d' en face. Il lui fait parvenir une lettre chaque jour. Pour se moquer de lui, elle lui lance un tambourin de soie. S'il l'attrape et le fait vibrer, il gagnera un baiser. Le tambourin ne vibre pas quand il le frappe...
4) Aoi
Aoi est internée dans un hôpital psychiatrique. Son mari lui rend visite. le sommeil de sa femme est agité. Arrive le fantôme de Rokujo, une femme jalouse qu'il a repoussée. Elle cherche à étrangler Aoi...Le mari l'en empêche...provisoirement.
5) Hanjo
Deux amants ont échangé leurs éventails, symboles de promesse de mariage. Yoshio n'a pas tenu sa promesse. Hanoko, devenue folle, l'attend chaque jour à la gare. Elle vit chez une peintre Jitsuko Honda, amoureuse d'elle et jalouse. Jitsuko retrouve l'amant...
Les cinq textes sont tous formidables. J'espère un jour voir une représentation.
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