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Critique de Alfaric


Dans ce tome 3 des truculentes archives Cain, intitulé La Main du traître, on prend les mêmes et on recommence pour le plus grand plaisir de nous autres easy readers !
Le 597e Valhalla continue d'écrire son histoire : après avoir combattu les Orks sur le monde de Kastafore, le régiment participe à une avant-garde sur la planète Adumbria menacée par une flottille du Chaos… pour s'apercevoir que les forces de la ruine sont déjà à l'oeuvre sur place !
Planète qui d'ailleurs présente la particularité d'avoir une face toujours éclairée donc inhabitable car brûlée, et une face toujours dans l'obscurité donc inhabitable car gelée. La civilisation se rassemble donc sur l'anneau de crépuscule perpétuel qui sépare les deux faces de la planète. Bien évidemment ce sont les soldats de Valhalla du commissaire Ciaphas qui vont se charger des opérations sur la face glaciale, et les soldats Tallarn du commissaire Tomas Beije qui vont se charger des opérations sur la face torride, tandis que le Seigneur Général Zyvan se charge de la défense de la capitale planétaire, de son astroport et de sa flottille marchande.

Le roman est aussi rythmé et rempli que les précédents : entre briefings et debriefings, on alterne phases de guerre (qui ressemblent peu ou prou à celle des "Fantômes de Gaunt" de Dan Abnett) et phases d'enquête (qui ressemble peu ou prou à celle d'"Einsenhorn" de Dan Abnett)… et dans une ambiance cape & laser de bon aloi, on finit par apprendre que


Le roman est construit comme les précédents : nous lisons mémoires pleins de malice de Ciaphas Cain, commentées par l'inquisitrice Amberley Vail qui joint entre chaque chapitre des témoignages permettant au lecteur d'avoir une vue d'ensemble du conflit. Témoignages évidemment remplis d'héroïsme pompier (je suppose que l'auteur ne s'est pas donné de la peine pour rien, et qu'on reverra un jour ou l'autre dans la saga tous ces vaillants commandants de vaisseaux spatiaux ^^).
On retrouve également la propension de notre commissaire aussi chanceux que malchanceux à se retrouver au centre en plein de coeur de l'action alors qu'il cherche à la fuir, et à se mettre en première ligne pour ne pas déroger à sa réputation sinon sa légende (non sans prendre le soin de se laisser devancer par quelques clampions qui et se placer entre lui et les ennuis à venir… ^^). D'un côté on nous offre de chouette scène d'action (l'atterrissage planétaire sous le feu de l'ennemi, les assauts sur le dôme d'habitation hivernal et le lupanar de Madame Sejwek, la double tentative d'assassinat sur la personne du Seigneur Général digne d'un épisode de "24h Chrono", ou la bataille de la drague…) , d'un autre côté on retrouve de désormais habituel comique de répétition avec les répliques sur l'odeur corporelle de Jurgen, toujours équipé de ses thermos de thé et de café et d'une ou deux armes lourdes, ou sur la témérité de Jenit Sulla, le tout enrôbé de camaraderies de moins en moins calculée avec les membres du 597e Valhalla du colonel Régina Kasteen au troufion Vorhees… On retrouvera le même comique de répétition dans les combats contres les boss de fin de niveau : Ciaphas Cain joue la montre à l'aide de ses talents de bretteur et de sa fidèle épée-tronçonneuse en attendant que les renforts lancent quelques tirs bien placés (le Space Marine renégat, le berserk de Khorne et le démon de Warp…

La nouveauté tient ici au numéro de duettiste qu'il développe avec son collègue bigot Tomas Beije qui essaye de le faire passer en cour martiale tout au long de cet épisode. Nous assistons à une succession de joutes verbales, pleins de bon mots biens sentis et de véritables piques bien acérées comme il faut… Mais de fil de leurs confrontations, les soldats tallarns sont subjugués par le charisme artificiel et calculé de A à Z de notre commissaire militaire, et tombent dans le premier degré en prenant pour argent comptant les paroles de celui qu'ils finissent par considéré comme un saint homme et en prophète de l'Empereur-Dieu (ce qui terrifie l'exégète Amberley Vail qui connaît bien les nombreux péchés du bonhomme ^^). C'est même presque dommage que l'auteur n'ait pas carrément repris la démarche de Michael Moorcock dans la novella "Voici l'homme"…


J'aurais pu mettre 4 étoiles tant ce roman populaire est agréable et facile à lire, mais il est plus long qu'à l'accoutumée sans pour autant qu'il y ait de plus value supplémentaire à la formule maintenant bien rodée de l'auteur. Je ne voulais pas trop cautionner ce très léger tirage à la ligne (mais bon, on est quand même à des années lumières des spécialistes du gras littéraire qui arrivent à ne rien raconter en 800 pages), d'autant plus qu'on cède encore à la facilité de la préitération, surtout en fin de chapitre (genre « J'allais être confronté à la plus terrifiante épreuve de ma vie, mais je ne le savais pas encore »).
Malheureusement c'est aussi un clap de fin en VF pour les aventures de Ciaphas Cain & co. Comme souvent, dès qu'un serial donne le plus léger signe de faiblesse ou d'essoufflement, il est arrêté illico presto. C'est évidemment n'absolument rien comprendre à la mécanique des serials qui comprennent forcément des épisodes meilleurs que d'autres. Mais qu'attendre de mieux des éditeurs du pays développé où le marché du livre est le moins développé ? Rien du tout comme d'habitude, et ce depuis bien longtemps déjà… du coup, on nous prive des très sympathiques remakes WK40000 de "Fort Alamo" et des "Sept Mercenaires"… VDM ! Oui en VO, la série compte 9 tomes et est toujours en cours : c'est là qu'on mesure la différence entre le Royaume-Uni terre de culture (SFFF ou pas) et de littérature (SFFF ou pas), et la France, pays élitiste sans élites s'il en est… VDM !!!


PS : j'ai lu "La Main du traître" dans l'omnibus "Ciaphas Cain, Héros de l'Imperium", et la structure du recueil évente un peu le suspens puisque qu'à chaque fois l'ennemi du roman à venir est mis à l'honneur dans la nouvelle qui le précède…
Lien : http://www.portesdumultivers..
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