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Critique de Alfaric


Dans ce tome 39, à Elfheim nulle épreuve n'est assez difficile pour la Team Guts qui se joue des labyrinthes mégalithiques, des épouvantails et des pumpkins de Samain, et du redoutable Wicker Man celtique... Après avoir exploré pendant des tomes et des tomes l'horreur la plus absolue, Kentaro Miura fait une magnifique incursion en Duboisie et nous offre moult fééries qui sont pour nous autres lecteurs autant de bonbons pour les yeux ! (pourquoi des séries maladroitement pour ne pas dire pauvrement dessinées on droit à une réédition en grand format, alors que celle-ci qui est l'une des mieux dessinées de tous les temps n'y a pas droit ? La vie est tellement injuste !)
La saga fait une pause en se recourant à un humour bon enfant avec Morda la peste magicienne, Schierke qui est traitée par les siens de barbare après traité le reste du monde de barbares, Isidro qui morflait déjà grave avec une lolita magicienne qui doit se caguer des quarterons d'adolescents et d'adolescentes sorciers et sorcières, Farnèse qui découvre les merveilles après avoir découvert les démons, Serpico qui se fait draguer par des fées ou ce bon vieux Chevalier Azanne qui s'éclate un max avec ces joyeux compagnons de boissons que sont les nains, mais aussi les lubies des archimages du quatrième âge ou Puck et Magnifico Vandimion qui montent un coup d'État bidon pour faire du business avec les elfes...
En rencontrant le « roi des pétales virevoltants », Guts n'a jamais été aussi proche de guérir Casca de sa folie, mais est-ce que cela importe plus pour lui que l'aboutissement de sa quête de vengeance contre Griffith ? C'est étrange de voir celui qui a tant sacrifier pour en arriver-là placer tous ces espoirs en autrui... La série est pétrie de dialogues de qualité, voire de grande qualité, mais avec l'auteur une seul image peut dépasser de loin un grand discours donc la série peut se révéler également riche en non dits : Farnèse qui a été délivrée de son statut de Barbie chevalière au service de la religion par Guts jalouse Schierke la magicienne adolescente mais surdouée qui combat à ses côtés à armes égales... Les deux en pincent grave pour notre Chevalier Noir mais n'hésitent pas un seul instant à s'engager dans le couloir des rêves pour plonger dans les abysses de l'esprit humain afin de délivrer de sa malédiction le seul véritable amour de l'homme dont elles sont toutes les deux amoureuses... Et elles entrent dans le monde merveilleux et terrifiant de la psychanalyse freudienne : temps, espace, paysages et créatures ne sont que les créations d'esprits tourmentés capables du meilleur comme du pire !
Guts espère guérir Casca de sa folie pour que Casca le guérisse lui de sa solitude, mais rien n'est moins sûr ! Souhaite-elle être guérie ? Souhaite-elle partager la quête de vengeance de Guts ? Souhaite-elle d'ailleurs après tant d'horreur avoir encore une place dans la vie de Guts ? Mais Guts a-t-il vraiment réalisé qu'il n'est plus un chasseur de démons solitaire, mais un véritable chef de guerre sur les épaules desquelles repose peut-être désormais les derniers espoirs du Monde Libre (mdr Isidro qui n'a toujours pas fait le rapport entre l'épéiste légendaire de la Brigade du Faucon et son mentor armée de la redoutable Dragonslayer) ???
Loin à l'Ouest elfes et magiciens vont devoir s'impliquer dans un conflit dont ils n'ont jamais voulu, et loin à l'Est un nouveau Léonard de Vinci équipe des armes les plus puissantes du monde les guerriers les plus puissants du monde : le destin de Guts dans "Berserk" n'est-il pas de réussir là où Akira Fudo a échoué dans "Devilman" ??? Car de son trône de Falconia Griffith a lâché l'Irréel sur le Réel pour gouverner depuis l’œil du cyclone sur ce qu'il reste de l'humanité : il n'a jamais voulu être « primus inter pares », car en fait il a toujours voulu être « nec plus ultra »...
Il reste une vingtaine de tomes : verra-t-on jamais la fin de cette fantastique saga avec un auteur victime d'un perfectionnisme de l'extrême et d'une d'addiction au jeu vidéo "Idolmaster" ? What is the question !


Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
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