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Critique de milamirage


Dans ce petit village, c'est le vendredi qu'a lieu le marché hebdomadaire, et tout les vendredis c'est pareil : elle arrive, marchant prudemment pour ne pas tomber, un doux sourire sur le visage. Se tenant bien droite, comme par fierté, un foulard noué sur la tête. Il lui arrive de parler, seule, si bien qu'elle inquiète un peu ceux qui l'aiment bien, ceux qu'elle a touchés par la gentillesse qui émane d'elle, l'apprenti boulanger qui lui sert du pain, et Fredo, le fleuriste qui l'aide à choisir le bouquet de fleurs qu'elle s'achète toujours ce jour- là... Et puis, vient un vendredi où la petite vieille ne se montre pas...
Mon avis : Que de fois n'ai-je entendu les adultes expliquer aux enfants qu'on ne dit pas « le vieux » ou « la vieille », que ce n'est ni poli, ni respectueux… je l'ai d'ailleurs fait moi aussi, quand la sonorité du mot employé me semblait dure, méprisante ou moqueuse. Cependant, j'ai gardé en moi « Mon vieux » de Daniel Guichard, « La vieille » de Michel Sardou, et surtout celle de Serge Reggiani… Alors cet album ??? le titre adjoint le mot petite, mais le récit emploie bien ce terme si souvent décrié… mais avec quelle tendresse et tant de douceur ! le narrateur, l'apprenti boulanger, dépeint avec beaucoup d'estime, voire même d'affection, cette personne fragile mais digne qui enchante ses vendredis et à propos de laquelle il ne peut s'empêcher de se poser des questions : quelle est sa vie, passée et présente ? Ses proches le sont-ils vraiment, ne souffre-t-elle pas de solitude ? Les illustrations aux traits fins et aux couleurs pastelles accompagnent magnifiquement le rythme lent du récit ; elles aussi suggèrent aux lecteurs que doucement, tout doucement, notre petite maminette s'estompe avant de disparaître à tout jamais. Toute en délicatesse, cette histoire nous invite à penser à toutes ces personnes si souvent croisées dans l'indifférence et nous propose de leur donner ce qui ne nous coute rien, un sourire, un petit geste, une de ces petites phrases anodines qui peuvent illuminer leur quotidien…
Public : à partir de cinq –six ans
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'illustratrice, Isaly, vous pouvez suivre cette adresse :
http://isa-ly.blogspot.fr/
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