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Critique de Nodamin


Alors c'est "Le Barbier" sans Figaro, en à la fois plus drôle et plus dramatique. Bien sûr il y a les alexandrins, et le personnage beaucoup plus détaillé d'Arnolphe. En vieux gardien jaloux de sa jeune pupille, il ne me fait à aucun moment pitié, tant il est bien là détestable par ses propos misogynes et sa volonté de soumettre Agnès à un état de servitude complet. Et cette dernière, ô combien elle évolue entre le commencement et la fin de la pièce ! Si elle est décrite comme terriblement naïve au début, les quelques répliques qu'elle enverra à son tuteur au final montreront bien que celle que l'on forçait à être sotte ne le restera pas bien longtemps.

En revanche un qui n'a pas besoin de s'échiner à le faire croire, c'est ce bellâtre d'Horace, typiquement le genre de personnage qui m'insupporte. En effet, monsieur beau parleur parfait sur lui est un superbe crétin fini ; surtout pour aller conter fièrement ses exploits à son "rival" sans jamais avoir le moindre début de soupçon, il ne faut pas avoir beaucoup de jugeote. A aucun moment il ne m'a parut intéressant, sauf pour m'en moquer quand il court triomphalement dans la gueule de son ennemi. Ahah, involontairement oui c'est bien lui qui me fait le plus rire dans l'histoire.

Bon finalement, malgré cette impressionnante subtilité qu'on lui constate, l'intrigue veut qu'Horace sorte tout de même vainqueur ; alors contre Arnolphe, soit, mais vis-à-vis d'Agnès, dommage qu'elle ne lui substitue pas un nouveau galant de meilleur goût, c'aurait été un rebondissement moins deus ex machina que celui qu'on nous livre (j'vais réécrire la fin moi !). En tout cas je présage qu'il y aura de bons moments dans le couple avec elle, quand madame se trouvera complètement émancipée et qu'elle le dominera allégrement. Uh…, je m'attache trop aux personnages je crois, tralala.

Les répliques brillantes ou cocasses fusent, telle cette « la femme est le potage de l'homme » ainsi que sa suite, et on trouve des scènes de quiproquo, outre le principal, vraiment très drôles (je me remets difficilement du « il m'a pris le… » ).

Une lecture vraiment plaisante, donc, où les scènes de misogynie sont plus drôles qu'irritantes, tant elles sont à prendre au 23eme degré, où l'intérêt n'est pas tant dans l'histoire que dans la pertinence des propos et dans le piquant des situations.
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