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Critique de Takalirsa


Gallimard jeunesse m'a envoyé ce recueil à l'occasion des 20 ans de la collection Scripto. Mis à part Hugo Lindenberg, je connaissais tous les auteurs·autrices des nouvelles. J'étais donc curieuse de découvrir leurs différentes variations sur ce thème des moments décisifs de la vie, de ceux qui ont contribué à la construction de soi. Les héros sont tous des adolescents cependant je me suis sentie aussi concernée en tant qu'adulte: on sait bien qu'il n'y a pas d'âge pour s'affirmer, ou tout au moins pour changer.

Dans "Grande fille", l'héroïne comprend que grandir, c'est confronter ses fantasmes à la réalité... et en comprendre le décalage (cet homme n'est pas si séduisant et une relation serait même malsaine).
Le héros de "L'affiche de John Wick 2" a du mal à s'opposer à son père ("Je déteste le tennis"). Mais ce n'est pas nécessairement par l'action que l'on fait acte d'opposition: "De temps en temps, ne rien faire, c'est le meilleur truc à faire. Ne pas choisir, c'est un putain de bon choix, parfois". Comme ne pas se rendre à un match...

"Tu m'aimes plus?" évoque une relation père/fils difficile. Nathan est en famille d'accueil et rend visite certains week-ends à son père... en prison. le récit est très dur mais "si on y arrivait, à tout réparer?". A l'opposé, "Vernis noir" est tout en sensibilité, l'adolescent parlant de la relation à sa mère, comtesse riche mais distante, dont il souffre. C'est en osant se faire les ongles (tant pis du qu'en dira-t-on) qu'il affirme sa volonté de mener une vie de liberté et de poésie.

J'ai trouvé l'héroïne de "Elle a quel âge, la puce?" touchante. Moquée pour sa petite taille, "elle ne répondait rien. Elle n'osait pas ouvrir le bec", ravalant sa rage. Jusqu'au jour où elle trouve le moyen de tourner son handicap à son avantage!
La nouvelle "Dans les profondeurs" raconte la difficulté de Lison à s'intégrer dans un groupe. Lassée, elle finit par "ne plus chercher à être aimée" et à créer ses propres règles du jeu ("Elle ne voulait pas être comme eux... Elle voulait être elle-même"). Celle-ci est un peu longue, on ne comprend pas où l'autrice veut en venir. Finalement il est question d'attouchements sexuels ("C'était probablement ce que les autres enfants avaient senti en elle et qu'ils rejetaient instinctivement. Les stigmates du viol."), ce qui ne m'a pas semblé très crédible.

"Dans les champs" aborde la question du courage. le courage de Raphaël, comme l'opposition de Constant, ne se manifeste pas forcément par des actes. Parfois c'est juste cette conviction que "il y a quelque chose en moi qui attend de germer, quelque chose de beau et de fort, et que je dois juste veiller à ce que mes doutes ne l'étouffent pas, et un jour...". le courage, c'est la confiance et l'espoir, "la patience de tenir durant les heures noires".

"Désobéir" vient clôturer ce recueil de manière réflexive. On décèle une touche autobiographique chez cette enseignante de philo s'exprimant à la première personne pour révéler le courage que les élèves ne soupçonnent pas "lorsque quelqu'un se tient seul devant vous". Un prof face à sa classe, "il ose quelque chose. Se tenir seul devant vous rend fragile". Comme je le disais en introduction, il n'y a pas d'âge pour affronter ses peurs... Et un seul objectif: se sentir en harmonie avec soi-même.
Lien : https://www.takalirsa.fr/le-..
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