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Critique de Seraphita


Un homme s'est épris d'un corps en mouvement, aux formes plutôt sympathiques, une femme nommée Christine. « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants… » Si la première partie du cliché est exacte, c'est la seconde (ou son absence) qui a provoqué « Corpus Christine » : l'histoire d'un homme aux reins brisés, séquestré par sa tendre moitié dans leur appartement, affamé, torturé. Délitement d'un homme que la vie a du mal à quitter, morceau par morceau, car dans un coin de sa tête reste une once de désir : une haine (amour ?) tenace à l'encontre de Christine dont le corps enfle démesurément, une envie de la détruire (posséder ?)… qui le maintiennent en vie.

« Corpus Christine » est une oeuvre iconoclaste, dérangeante par sa noirceur et son intrigue sordide, qui pourrait avoir sa place dans la colonne des « faits divers ». Ce qui frappe d'emblée, c'est le style incisif, au couteau, propre à couper le souffle du lecteur, une écriture doublée d'un cynisme débordant.
Le temps s'embrouille dans l'esprit du narrateur, coincé dans un abandon radical. du fond de son trou, il tente de reconstituer la chronologie des événements qui a pu le conduire à cette impasse. Au fur et à mesure, par contamination, le temps du lecteur commence aussi à s'emmêler, d'autant qu'il est, à certains moments, directement interpellé par l'auteur, au sens propre.
Puis les lignes se brouillent, le réel devient confus, la fiction s'impose… ou réciproquement ?
« Vous êtes dans mon monde et vous avez manqué Christine. Sombres crétins. Vous avez manqué le meilleur » (p. 227)
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