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Critique de Sejy


Montaigne et la Science dans la docimasie didacto-cinématographique par l'absurde.

Ou comment, à coup de pédagogie dynamite, Marion, qui pour l'occaz a passé la blouse et lâché les poils, rend ses honneurs à la réalité scientifique en brocardant (euphémisme !) les lieux communs ou autres incohérences grossiers dont les blockbusters et séries térabudgetisés nous noient à vannes grandes ouvertes.

Oui, elle a raison la Prof Moustache ! Mourrons moins bêtes ! Et de rire tant qu'à faire. Parce que dans chaque saloperie que tout digne mediaphage (présent !) prend plaisir à s'enfiler (houla ! Elle part mal cette phrase), c'est par palettes de douze qu'on nous fait gober les nids de couleuvres.
— « Sejy, zygomatiquement l'être humain n'a pas la capacité maxillaire pour gober un serpent et de plus on peut facilement imaginer le risque d'étouffement qui en décou.../ Oui, oui, merci pour ces précisions professeure »

Il fallait réagir ! Et c'est par brêves-de-labo jubilatoires, faisant écho à autant de cartes postales curieuses ou crédules, que notre nouvelle éducatrice pileuse s'applique à une réjouissante entreprise de charcutage des inepties pelliculaires et télévisuelles : nager sous l'eau façon Patrick Duffy (l'Homme de l'Atlantide pour les jeunots) ? Voir l'avenir comme dans Minority Report ? Si une bombe atomique est envoyée sur Paris, ai-je une chance de survivre ? Une à une incisées, analysées et dégommées sur les bases d'une culture et de démonstrations scientifiques élevées à la bétonnière, truffées de mots succulents et de gags inventifs. C'est drôle, extrêmement drôle, et je me suis marré comme une baleine sur presque chacune des planches (si, si, avec la bouche qui s'ouvre, des sons qui sortent, des microspasmes et tout, et tout...).
— « euh, à ce propos Sejy, j'aimerais apporter quelques clarifications anatomiques sur le déclenchement du phénomène rigolatoire qui.../ OK, c'est bon prof, on sait »

Un gros paquet de friandises dans le plus adéquat des apparats. Oui, au fait ? Il est comment le dessin de Marion ? Magnifique (eh ! Je vous entends protester dans le fond !). Mais sérieusement, et sans vouloir initier de débat interminable sur les canons graphiques et la définition du beau : vraiment ma-gni-fi-que. Simplement parce que son trait d'apparence basique (Qu'ouïs-je !? Crade ?) est, selon moi, l'essence de l'éloquence. Cette ligne, si intrinsèquement hilarante (me ramenant d'ailleurs à celle de Bouzard, à qui je reconnais les mêmes immenses qualités) est en liberté, décomplexée (par moment anarchique) et dégueule (oui, je l'ai fait exprès) d'expressivité. Pas besoin d'un exposé de douze pages pour saisir le contexte. On regarde. On pige instantanément. On se bidonne. Et ce n'est pas donné à tout le monde. Après, suffit de faire sauter les cases pour filer un air sympa qui fleure le putain-j-ai-une-idée-! griffé à la hâte sur un coin de nappe en papier, de coller une touche d'aquarelle pour la fraîcheur... Et Voilà ! J'vous l'emballe ?
— « Hum, humm, voyons Sejy ! L'analyse d'un style graphique ne peut pas s'embal.../ Ta gueule, ta gueule... Elle est un peu chiante des fois... »

PS : juste une petite déception. Malgré toutes ces impostures dénudées et gaillardement flagellées, il se dresse encore, narquoise, la plus évidente, la plus horrible des mystifications : Prof, dans chaque film, le héros dégote toujours une place libre au bas de l'immeuble pour se garer...
On en reparle au second tome ?
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