AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florencem


Netflix aura ma peau mais en même temps, elle me permet aussi de découvrir des oeuvres littéraires auxquelles je n'aurais jamais fait attention. Altered Carbon en fait partie. Après avoir englouti la série en un week-end et être en dépression post-série (si, si ça existe), je me suis dit qu'attaquer le roman serait une bonne idée. Pour faire durer le plaisir, voyez-vous, alors qu'en général, je ne suis pas trop science fiction, mais là, j'ai accroché très rapidement. Je ne sais pas si cela a été une très bonne idée avec le recul mais j'ai tout de même passé un très bon moment avec ce premier tome.

J'ai cependant préféré la série. L'ayant découverte en premier, cela doit peser énormément dans la balance. La principale cause est que certains des personnages que j'avais adorés dans l'adaptation ne sont pas présents ou ont une place et un traitement différents. C'est un peu déconcertant et il y a eu une part de manque car je m'attendais à les retrouver. Il a aussi été assez difficile de ne pas avoir les images de la série en filigrane pendant ma lecture. Je cherchais telle ou telle scène, attendais un événement spécifique. Cela n'a pas gâché ma lecture, j'entends bien, le roman étant vraiment très bien, mais, il y a eu une part de manque qui ne m'a pas quitté.

Takeshi Kovacs est donc un mercenaire sorti de stase avant la fin de sa peine qui se retrouve plongé dans un imbroglio aux multiples ramifications. Chargé de résoudre le suicide apparent d'un homme d'affaires richissime, Tak nous conduit dans un monde où l'esprit humain peut être digitalisé et replacé dans des clones (si vous êtes riches), dans un autre corps, ou bien dans une enveloppe artificielle. Si l'univers semble complexe dès le départ, l'auteur parvient rapidement à nous immerger en répondant à nos questions au fur et à mesure, tout en nous familiarisant avec ces nouvelles us et coutumes parfois dérangeantes. J'ai pour ma part apprécier la voie de l'auteur, même si cette société est cynique, borderline et dépravée, elle est aussi un écho tout à fait parlant de la nôtre. Sans compter qu'il y a en arrière plan cette interrogation tout à fait légitime sur le fait de devenir "immortel" en un sens grâce à la digitalisation.

Sans compter l'enquête qui est prenante, pleine de rebondissements avec parfois quelques incohérences, Richard Morgan prend le temps d'approfondir sont univers par le biais des différentes couches de la société que nous rencontrons. Les Maths, riches et parfois triple centenaires qui voient les hommes comme des fourmis bonnes à écraser et dont l'humanité s'étiole grandement les rendant pervers et imbus. Les gens normaux qui essayent tant bien que mal de se frayer un chemin dans ces nouveaux mondes encore plus froids et virtuels, perdant peu à peu la beauté qui les entoure et étant écrasés par une société de consommation toujours plus innovante. En clair malgré une présence très futuriste, il n'est pas tellement difficile de s'imprégner.

Parlons un peu de Kovacs et d'Ortega maintenant, pour moi les deux seuls protagonistes qui ressortent vraiment du roman et pour qui j'ai eu de l'intérêt. Là encore, pour faire un parallèle avec la série, je me suis attachée à beaucoup plus de personnages avec l'adaptation. En un sens, n'avoir que deux personnes "attachantes" n'a pas été plus mal car il est ainsi plus facile de rentrer dans l'univers du roman assez complexe. Que ce soit Kovacs ou Ortega, j'aime leur côté rebelle, torturé, fort avec cette envie de justice et de renouveau. Takeshi, surtout, est loin d'être un ange et il a commis pas mal d'atrocités mais on arrive à apprécier le personnage très rapidement. le fait qu'il ne soit pas un héros lisse et bien sous tout rapport fait du bien. Ne nous leurrons pas tout de même, il a un très bon fond, et j'ai eu beaucoup de mal à le voir comme un monstre. Il n'en reste pas moins que voir un protagoniste aussi bien développé est très plaisant.

Un premier tome donc qui est plutôt réussi, avec des maladresses à certains moments et des événements qui sortent un peu de nul part, mais autant l'univers que les personnages sont très intéressants et je ne me suis pas ennuyée enlisant ce pavé. Après, j'avoue que je ne suis pas certaine de lire la suite. Ce tome se suffit à lui-même selon moi et j'ai peur que les changements qui s'annoncent dans le prochain volume ainsi que la disparition de certains personnages me chagrinent. J'aurais l'impression de repartir de zéro même si le concept est original.
Commenter  J’apprécie          426



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}