La finalité apparemment dépourvue de sens - « vivre pour vivre » - comporte la possibilité de faire le choix de vivre poétiquement.
Il n'est pas de civilisation qui n'ait pas un fond de barbarie. La barbarie étant un ingrédient de la civilisation, on ne peut que lui résister, non la supprimer.
Nous faisons alterner nos vie entre pression et dépression, un mot banalisé, galvaudé et profond.
Nous sommes machines, mais machines non triviales.
Machines non triviales : car l'imprévu, l'inattendu, la folie, l'invention peuvent sortir de nous.
La naissance de la vie a dépendu de coïncidences très aléatoires, mais, aussitôt née, la via a manifesté un formidable vouloir-vivre.
C'est que, dès sa naissance, la vie a été parasitée par la mort.
Les progrès de la biologie, à commencer par la découverte de l'évolution du monde vivant, nous révèlent le mystère de la créativité végétale et animale, mais la peur du créationnisme a produit un aplatissement explicatif par les notions de mutation ( au hasard) et d'adaptation. Par ailleurs, le mot « créativité » a été banalisé dans les textes sur l'art et a même été annexé par le business. Dans un sens, il est juste de considérer que l'esprit humain est créatif même dans des domaine secondaires ou superficiels.Mais, en même temps, l'inflation qu'il subit conduit, comme toute inflation, à la dévaluation. Néanmoins, j'ai besoin de ce terme, sans lequel l'évolution biologique et l'histoire humaine sont trivialement dues à des déterminisme et/ou à des hasards.
Le réel est-il réification d'une réalité qui n'est pas faite de choses mais que nous « chosifions » ?
La réalité de la vie est issue de la complexité de son auto-organisation qui est en fait auto-éco-organisation, laquelle a besoin de son environnement pour y puiser les énergies nécessaires à son travail ininterrompu (que celui-ci dégrade sans cesse).
Il n'y a donc pas de réalité en soi. Mais il y une auto-organisation de l'univers qui produit sa réalité.
Nous sommes dans une société d'expansion des connaissances, mais aussi de régression de la connaissance.