AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fleitour


Il y a 98 chroniques à son nom sur babelio, c'est aussi son âge. Avec ma chronique il aura 99 ans, désolé cher Edgar Morin. J'ai bien aimé ce livre car j'ai sans cesse mis en parallèle le Brexit.
Rassurez vous ce livre n'est qu'une introduction à la pensée complexe, fort heureusement, car il a publié sa méthode en six tomes.


Dès l'introduction, il nous glisse cette remarque, "La complexité ne saurait être quelque chose qui se définirait de façon simple". Cela m'a bien rassuré. Il ajoutera dans sa préface que la complexité est un mot problème non un mot solution.


La quatrième de couverture est pour le néophyte plus convainquant puisque dit-il, "nous demandons à la pensée de dissiper les brouillards et les obscurités". Je fonctionne ainsi, enfin je le crois.
Pour ne pas confondre complexité et complétude, je vous suggère ces quelques traductions de termes parfois éloignés de notre langage courant.

complétude soit : état ou caractère de ce qui est complet, achevé,
incomplétude : l'inachevé
la complexité : jamais content
la complexité : l'incertitude ou l'ambiguïté
le paradigme: un modèle une façon de voir les choses, exemple : la terre est plate
dénotatif : le sens du mot , sans superflu, pas imagé

Je suis preneur de toute définition utile pour la compréhension de l'ouvrage, n'hésitez pas à m'en proposer d'autres. ( Concernant l'ouvrage de Paul Tillich je m'étais permis de suggérer quelques définitions du domaine philosophique) .


J'ai assez facilement décelé qu'Edgar Morin était sceptique sur bien des paradigmes actuellement en vogue, qu'il était méfiant des aveuglements de la pensée et de ce qu'il appelle "la pathologie du savoir".
D'où cette forme suprême du doute, je doute de tout. Néanmoins il y a une chose qui revient souvent c'est le concret, sur lequel il aime revenir, celui-ci lui offre des bases de réalité non ambiguës.


La façon dont il aborde le domaine de l'intelligence et de la pensée est subtile. Pour lui la pensée est fluide, instable, en évolution permanente et on pourrait ajouter insaisissable . de plus "la raison évolutive, porte en elle-même son pire ennemi, la rationalisation".
C'est la rationalisation qui risque de l'étouffer,"on peut appeler cela le délire logique ou le délire de cohérence qui cesse d'être contrôlée par la réalité dont nous partons".


En effet, rentrer dans le monde d'Edgar Morin c'est pénétrer le monde de l'incertain de l'ambiguïté de l'inachevé.

Le monde d'Edgar Morin c'est l'inverse du Brexit , prendre une décision par le biais d'un élément purement numérique, pour conduire une nation, vers un destin totalement inconnu.
Faire un vrai sondage robuste mais équivalent à un lancé d'une pièce, pile ou face.


Dans le monde de l'incertain, changer d'un paradigme à un autre totalement opposé et dont la future réalité est non testée c'est être devenu aveugle ou fou.

Dans l'usage professionnel des sondages, la notion de corrélation est essentielle. En fonction de l'ampleur des changements attendus on exige un 70% pour la solution choisie contre 30 pour la solution écartée. On affine aussi les questions, de fait un statisticien ne peux se résoudre à finaliser un problème sur une seule réponse à une seule question.


L'attitude des Anglais de considérer que le Brexit s'impose à eux pour 50 % plus epsilon, est pour une pensée logique, insensée. La réalité, c'est à dire la complexité doit s'imposer ce qu'Edgar Morin décline en, "ce qui ne peut se réduire à une idée simple".


N'importe qu'elle scientifique parlerait d' absurdité, ce que les anglais appelle a Palmerston Folly, du nom d'un premier ministre libéral Palmerston qui fit édifier des forts en pleine mer vers 1840 pour se prémunir contre une invasion française !

Quand affirmer que cette décision s'inscrit dans le domaine de la complexité au sens d'Edgar Morin c'est suggérer que la rationalité éprouve de la tolérance à l'égard des mystères de l'intelligence, page 156.
La vraie rationalité est profondément tolérante à l'égard des mystères.
P 156


Edgar Morin aux 140 livres a conservé un regard bienveillant sur l'auteure de Harry potter.
La raison est évolutive et va encore évoluer c'est là encore ouvrir un étonnant débat sur notre avenir, et ne parle t-il pas "de la préhistoire de la pensée" dans ses dernières observations..
Commenter  J’apprécie          310



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}