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Critique de domi_troizarsouilles


J'avais choisi ce livre car, pour au moins deux challenges liés au printemps, il me fallait trouver une couverture rose… Après une brève recherche, celui-ci avait attiré mon regard, avec sa couverture sympa et originale à défaut d'être vraiment belle, raison pour laquelle je l'ai choisi plutôt que d'autres. Mais en le refermant, je ne sais toujours pas très bien jusqu'à quel point je suis atterrée…

Oh, ce livre n'est pas mauvais-mauvais – ou, pour le dire autrement : j'ai lu bien pire, certes dans un autre genre, assez récemment ! Mais ce qui est plus qu'agaçant, c'est que ce livre est un concentré de trop nombreuses références à la chick lit et/ou à ces comédies sentimentales et autres acteurs considérés comme « beaux », dont un certain nombre d'Italiens qui évoqueront peut-être quelque chose pour les lectrices de la VO, mais qui pour moi lectrice francophone, tombent complètement à plat ! Déjà, à la base, je ne regarde pas trop ce genre de films (je ne dis pas ça pour les dénigrer ! c'est juste que ce n'est pas ce que j'aime…), mais en plus ces séries italiennes ne sont pas parvenues jusque chez nous, ou alors de façon confidentielle ! Or, le traducteur n'a fait aucun effort d'explication. Je ne lui demande d'aller coller des photos des différents acteurs cités… mais n'était-ce donc pas possible de mentionner en note du traducteur que le fameux Comte Ristori (personnage qui est évoqué le plus souvent parmi tous ces noms inconnus), par exemple, est issu de la série télévisée "Elisa" … dont tout le monde a entendu parler n'est-ce pas ? (j'ai dû faire une recherche… et en mettant jute « Ristori » comme mot-clé, je suis tombé sur un homme politique français, mouais…)

Je sais que c'est peut-être un choix éditorial, indépendant du traducteur… il n'en reste pas moins que c'est vraiment dommage ! La traduction, ce n'est pas juste retaper des phrases dans une autre langue, c'est aussi partager la culture de « l'autre » avec ceux à qui on s'adresse qui parlent la même langue que nous. Et ici, cet aspect de partage avec les autres francophones est un flop total.
À décharge du traducteur, cependant : s'il avait dû mettre des « notes du traducteur » explicatives, il y en aurait eu une dizaine par page ! J'exagère à peine… En effet, indépendamment de ma méconnaissance de ce type de littérature ou de films, les allusions à ces acteurs / personnages sont beaucoup, beaucoup trop nombreuses – à croire que l'autrice avait besoin de se rassurer en mettant des noms prétendument connus un peu partout dans son livre, au lieu de laisser parler son imagination et celle de son lectorat, et au final c'est incroyablement lassant !

Outre cette abondance de références de peu d'intérêt, ce livre est truffé de similitudes avec d'autres livres ou films du genre, et le plus évident est incontestablement "Bridget Jones" (livre que j'avais adoré, soit dit en passant, et le film plutôt pas mal aussi), et de ce stéréotype de la femme qui ne peut exister pleinement que si elle rencontre l'homme de sa vie – une croyance fortement implantée dans l'esprit de Penelope, l'héroïne, depuis l'enfance et accentuée par ce qu'on perçoit comme une certaine mentalité ancestrale de son Italie du Sud, elle qui est originaire de Bari dans les Pouilles.

Les similitudes sont donc nombreuses : Penelope comme Bridget est décalée, sentimentale, maladroite, affublée d'amis improbables dont l'inévitable homo sympathique très caricatural, avec un boulot qui n'est pas à la hauteur de son talent, etc. Mais là où Bridget incarnait une certaine nouveauté, avec une légèreté liée à cet humour britannique teinté de dérision, on a ici une répétition juste assez différente pour ne pas tomber dans le plagiat (et encore ! mais bon, je ne suis pas juriste après tout…), et un humour qui semble constamment forcé, surjoué ; l'autrice en rajoute des tonnes pour essayer de faire rire, mais pour moi en tout cas, c'est loupé ! Parmi ces tentatives ratées d'humour, il y a par exemple une critique pseudo-humoristique constante sur la façon de vivre à Milan, qui serait très « rigide », du moins en comparaison avec ce que Penelope aurait connu à Bari. C'est peut-être rigolo une fois ou deux, même pour qui ne connaît pas Milan, mais à nouveau : ça se répète tout au long du livre, on finit par se demander si l'autrice aime vraiment cette ville qu'elle a pourtant mise en scène ! Pour moi qui n'y connais rien, j'imagine tellement aisément que les Milanais.e.s qui auraient lu ce livre, doivent ressentir la même chose que moi quand je râle sur un livre truffé de « blagues belges »… Inutile, cliché et lassant !

La seule chose qui sauve le livre, finalement, et qui s'écarte quelque peu de tous les stéréotypes précités, c'est que l'autrice a mêlé à tout cela une vague histoire aux allures d'enquête. On est très loin d'un polar digne de ce nom, mais on a quand même une intrigue qui a de vagues réminiscences de cosy mystery. Dans ces moments-là, on peut profiter pleinement d'une plume qui n'est généralement ni agréable ni fluide, alors qu'elle pourrait si facilement l'être ! mais empâtée dans tous les défauts cités plus haut. Quoi qu'il en soit, on ne peut lui retirer le fait qu'elle est alors enlevée… et on a envie de savoir le fin mot de cette histoire ! A vrai dire, on devine assez rapidement ce qui se trame, mais on a tout à coup besoin de le lire noir sur blanc. Peut-être parce que c'est dans cette intrigue seule que l'autrice écrit avec naturel, sans forcer cet humour qui apparaît tout à coup alors qu'on ne l'attend plus !

Ainsi donc, je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai passé un mauvais moment, mais si j'étais professeure d'écriture créative (par exemple), mon commentaire à côté de la note aurait indubitablement été « peut mieux faire », et en attendant, je ne le recommande pas.
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