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Critique de bobfutur


Thèse ô combien dérangeante mais pertinente que ce petit livre expose. Préfacé par Jean-Marc Jancovici, ce qui avait attiré mon attention, l'auteur s'attache à prouver les mécanismes historiques et techniques qui ont permis à l'humanité d'en finir (en tout cas de se départir de ce modèle industriel, normatif) avec l'esclavage, essentiellement de son insoutenable traite négrière, non pas seulement pour des raisons éthiques et morales, mais grâce à l'avènement des énergies fossiles. Ce n'est pas le premier auteur à s'y risquer (le livre bénéficie d'ailleurs d'une excellente bibliographie, vu que ce sujet historique est d'une très grande complexité, et bien-sûr, hautement sensible).
Il tente ensuite un parallèle avec ce qu'il nomme de nos jours les "esclaves énergétiques", concept dont le développement occupe une grande partie du livre. Thèse audacieuse, mais qui aurait mérité un développement plus long (peut-être pour un prochain ouvrage ?), surtout que cette réflexion pourrait ouvrir un débat encore plus passionnant sur cette notion historique et morale de Progrès, dont nous, contemporain, pensons souvent à tort comme fait établi, que notre moralité s'épanouirait à mesure que L Histoire se déroule, nous autorisant à juger et mépriser nos aïeux, complice selon nous de ces atrocités, qu'on ne nous y reprendra plus ! Quitte à modifier à l'aune de nos aveuglements des motifs et langages du Passé comme volontés de réparations, sans jamais tenter de sonder les Vérités qui se cachent derrière... Ne jamais oublier que si nos sociétés se trouvent où elles en sont à l'heure actuelle, c'est quasi-exclusivement grâce à une énergie abondante et prétendument sans limites...
Les limites arrivent, la barbarie reprendra ses droits... Surtout si nous continuons à regarder le passé comme nous le faisons, non pas convoquer l'eschatologisme ou la morale du Bien, mais tenter une percée de lucidité.
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