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Critique de Gwen21


Y a pas à dire, de temps en temps, ça fait vraiment du bien une belle histoire d'amour. Coeur d'artichaut jusqu'au bout des orteils, je ne me referai pas à mon âge. Quand le ciel est gris et pluvieux, l'air froid, et que mai ressemble sinistrement à novembre, se plonger dans une romance bien maîtrisée reste un bon antidote à la déprime.

Avec le talent qu'on lui connaît (cf. l'inoubliable "Avant toi", la réjouissante "Baie des baleines" ou encore les sentimentales "Fiancées du Pacifique"), Jojo Moyes drape une fois de plus le drame amoureux dans le vert de l'espérance, le rose de la tendresse et le rouge de la passion. Une pointe de noir puisqu'on parle bien de vies et de coeurs brisés, mais un rythme qui ne laisse aucun blanc dans la narration, le tout dans un page-turner très efficace.

Jenny et Ellie sont deux femmes que deux générations opposent.
La première est l'archétype de la femme au foyer des années 60, épouse d'un riche homme d'affaires et dont l'unique fonction dans l'existence est d'être purement décorative. Sa beauté classique à la Grace Kelly est son plus bel atout aux yeux d'une société sexiste et conventionnelle. La seconde est, à l'opposé, une journaliste émancipée, l'une de ces célibattantes des années 2000, émules de Bridget Jones, qui remettent toujours à plus tard l'examen de leurs sentiments, privilégiant carrière et complicité entre bonnes copines.

Au-delà de leur époque, la société dans laquelle elles vivent, leur éducation et leurs attentes opposent également Jenny et Ellie. Mais elles restent avant tout des femmes. Pragmatiques, émotives, sentimentales, parfois hésitantes, ayant viscéralement besoin d'aimer et d'être aimées.

J'ai beaucoup apprécié suivre les parcours de ces deux femmes à quarante ans d'intervalle, même si la structuration du récit en puzzle chronologique m'a un peu perturbée (j'ai souvent été perdue dans l'espace/temps) ; j'ai aimé le traitement original riche en rebondissements de leurs histoires personnelles. J'aurais toutefois préféré que l'auteur accentue davantage le contexte des sixties, grâce à plus d'éléments descriptifs sans lesquels le roman peut sembler un peu trop lisse.

Enfin, il n'est jamais simple d'écrire une romance sans enchaîner les clichés - c'est même un exercice très périlleux - et Jojo Moyes possède ce réel don d'équilibriste qui lui permet de flirter avec les stéréotypes sans jamais y tomber et s'y noyer. C'est sans doute pour cette raison que j'apprécie tant ses romans, sans parler du fait qu'il y a toujours une part infime de moi-même qui s'y retrouve, ce serait-ce que l'espace de quelques pages (ou feuilles d'artichaut).


Challenge PAVES 2015 - 2016
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