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Critique de Bookycooky


Je lis rarement des romans policiers, mais Markaris dont j'avais lu “Défense en béton “, il y a quelque temps, m'ayant laissée un très bon souvenir, la parution de ces huit nouvelles récemment publiées, m'ont donnée l'envie de le retrouver.

“Lambros Spakhis.....un écrivaillon qui avait en plus le culot de vouloir devenir académicien “ est retrouvé le crâne fracassé dans son bureau. Markaris débute avec une forte satire des milieux littéraires grecs, mais pas que....il enfonce le clou , “quiconque tente de réussir dans ce pays sans appuis ni relations est un meurtrier en puissance”.

La deuxième nouvelle se passe dans tout un autre milieu, celui des immigrés turcs en Allemagne. Les tentacules de l'islam radical turc opérant comme la mafia, mieux vaut ne pas y aller à contre courant.....Markaris n'y manque pas de décrocher une critique acerbe au nationalisme et racisme des allemands envers les turcs.

Rechangement de décor et d'époque avec les “Trois jours” Nous sommes chez les
Rums, les Grecs d'Istanbul dans les années 50. Une époque compliquée des relations greco-turques. La nouvelle raconte les mésaventures d'un commerçant durant les 3 jours de pogrom de septembre 1955 à Istanbul, déclenché par l'incident d'une bombe lancée à la maison natale d'Ataturk à Salonique en Grèce, conséquence du bazar chypriote. Un progrom personnellement vécu par Markaris qui avait 18 ans à l'époque.

Suivent, le truculent «  le cadavre et le puits », l'émouvant “Ulysse” , le nostalgique grec d'Istanbul qui finit par rentrer au pays, et trois autres nouvelles intéressantes.

Markaris à travers ces histoires de cadavres, qui n'en sont qu'un prétexte, cerne admirablement des conflits politiques, sociaux et culturels dans le temps et l'espace, de la Grèce actuelle à la Turquie des années 50, de l'Allemagne actuelle à celle d'Hitler, analyse les relations complexes entre Grecs et Turcs, tour à tour victimes et oppresseurs, raconte la nostalgie des Grecs de la Ville ( Istanbul ) immigrés en Grèce, pour leur Ville, dénonce la xénophobie des nationalistes en générale que ce soit en Grèce, en Turquie ou en Allemagne, bref prend le pouls d'une Grèce malade surtout avec la dernière nouvelle “Crimes et poèmes “.
Un receuil à forte connotation autobiographique qui traite avec humour et intelligence et un zeste d'intrigue les maux actuels de notre époque, tout en les plaçant dans leur contexte historique. Beaucoup aimé !


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