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Critique de marina53


1918, État de Washington. Au coeur des bois de résineux se tient la petite ville industrielle de Commonwealth. Une ville bien particulière, ne figurant sur aucune carte, n'ayant ni maire, ni receveur des postes, ni shérif, ni hôpital, ni téléphone, ni église. Fondée par Charles Worthy, elle tire sa richesse de la scierie et des nombreux ouvriers qui ont tous choisi d'y habiter. Si ces derniers souhaitent acheter des marchandises que le seul magasin d'alimentation ne possède pas ou assister à des projections cinématographiques, ils doivent se rendre à Timber Falls, à 25 kms au sud-ouest. Mais, aujourd'hui, aucun des habitants de la ville n'est autorisé à sortir et personne ne peut entrer dans Commonwealth, la ville étant en quarantaine. En effet, une vilaine grippe s'abat violemment sur la pays. Encore épargnée par ce virus, des tours de garde sont confiés aux habitants afin de se protéger. Ce jour-là, Philipp Worthy, 16 ans, le fils adoptif de Charles et Rebecca, et Graham, son ami, sont en poste sur l'unique route menant à la ville. Leur garde se passe bien jusqu'à ce qu'un soldat s'approche d'eux et leur demande l'hospitalité. Devant son obstination, les deux amis vont devoir prendre une décision qui va les ébranler...

Bien que Commonwealth soit une ville imaginée par Thomas Mullen, ce dernier souligne, dans ses notes, que plusieurs localités de l'ouest des États-Unis n'ont pas été infectées grâce au blocage de tous leurs accès. Certaines sont d'ailleurs ressorties indemnes de l'épidémie de grippe espagnole en s'isolant. Une grippe qui tua entre 500 000 et 675 000 personnes. À partir de cela, l'auteur imagine que deux gardes sont soumis à un affreux dilemme : laisser entrer ou non un homme affamé et fatigué, en quête d'un refuge. Leur décision aura, évidemment, un impact sur la suite des événements, fragilisera la petite ville de Commonwealth, déjà en proie aux doutes quant à cette quarantaine pourtant approuvée à l'unanimité, et c'est dans une ambiance propice à la méfiance, à la paranoïa, à la peur, à l'appréhension que nous plonge l'auteur. Sur 550 pages, s'il dépeint, avec force et sensibilité, la vie au sein de la localité, il ne manque pas de s'attacher à quelques personnages, notamment Charles et Philipp Worthy, Graham, prêt à tout pour protéger sa famille, quelques ouvriers de la scierie ou encore Elsie, dont Philipp est amoureux. Des personnages qui nous font part de leurs doutes, de leurs questionnements, de leurs convictions, de leurs émotions d'autant que cet équilibre va être bousculé et va, peu à peu, basculer. Sur fond historique passionnant et porté par une plume riche, ce roman, psychologiquement complexe et haletant, se révèle aussi vertigineux qu'intelligent...
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