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Critique de Azallee92


Martine Marie Muller a choisi le point de départ de son roman en s'inspirant de l'ouvrage de l'historien Claude Laharie « le camps de Gurs 1939-1945 »
Claude Laharie a écrit : « L'historien doit réaliser un travail d'humaniste et de défense des droits de l'Homme. La forme que prend ce travail pour un historien dans les années 1980, au moment où émergent les thèses négationnistes, est liée à une sorte d'engagement. C'est pourquoi le travail de mémoire me semble la conséquence naturelle d'un travail d'historien sur un sujet comme celui-là… »
http://www.campgurs.com/lamicale/lhistoire-de-lamicale/un-historien-pour-le-camp-claude-laharie/
« Tous les noms des combattants de la guerre d'Espagne sont véridiques, ainsi que tous les noms des internés du camp, les noms des pasteurs sont également exacts ainsi que celui de Jeanne Merle d'Aubigné, une des fondatrices du Cimade (Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués), et des dessinateurs témoins des monstruosités du camp. Les passeurs à travers la frontière pyrénéenne sont, à notre connaissance, toujours vivants (en 2000) » écrit en fin d'ouvrage Marie Martine Muller.
Trois personnages principaux (de fiction) vont se rencontrer pour suivre le fil conducteur d'un destin douloureux, un morceau de vie qui les marquera à jamais.
Raphaël : futur avocat, issu d'une famille riche, et d'un couple franco-espagnol habitant Bordeaux, et dont le père tire fortune du commerce du vin est séparé très tôt de sa mère qui a décidé de fuir son couple, où elle se sent niée et de retourner vivre en Espagne.
Emma : issue d'un milieu pauvre de Bordeaux, elle a perdu sa mère en 1925, dix ans auparavant . Emma a le don de visionnaire, qui sait, avant l'heure, qu'une mort est annoncée, et qu'elle ressent comme une flèche dans son propre corps. Elle part à Pau chercher du travail.
Ils se rencontrent sur le quai de la gare de Bordeaux, et quand un voyageur se jette du train, Emma par un pressentiment appuie sur le signal d'alarme. de là va suivre une vie pleine de douleur pour ces deux enfants marqués par « la douleur des Noëls vides, la douleur des salons vides, douleur pour ceux qui ne demandaient qu'à aimer ». Subjugué par la jeune fille du train, Raphaël l'a suivra « sans rien savoir d'autre, sans rien demander », alors qu'il a prévu de rencontrer sa mère, qu'il n'a pas vu depuis douze ans, mais dont il a pris le nom de Soto, dans sa maison à Irùn. Il s'engage dans les brigades internationales.
Jeanne : Elle accueille auprès d'elle des enfants de l'assistance publique, « des chats écorchés », « des chiens perdus et affamés ». Cette maîtresse femme a repris la boulangerie à la mort de son mari et tient l'épicerie-buvette à Gurs, village des pyrénnées basques.
Raphaël sera pris malgré lui dans la guerre qui fait rage en Espagne, à l'heure du « Frente Popular », pour libérer le pays de sa mère mourante. Il manque d'y laissé sa vie mais Emma qui a pressentit sa mort, va en demandant l'aide au père de Raphaël, veiller sur son rétablissement et le ramener à Gurs. Elle pense qu'à ce moment là elle pourra mener une vie ordinaire heureuse auprès de Raphaël, en vivant pour eux, rien que pour eux. Mais elle va se rendre compte que celui-ci aime trop la guerre pour arrêter son destin pour Emma, qui a compris aussi qu'elle ne sera jamais mère.
Emma, en compagnie de Jeanne, va entrer dans le camp de Gurs, qui de camp pour internés combattants et civils espagnols, surtout communistes et pacifistes "les indésirables", va dévier après 1940 en un camp de concentration pour Juifs de tous pays. Elle en sortira chassée par les concentrationnaires allemands qui sont chargés d'évacuer le camp pour une déportation en Allemagne.
« Réfléchir à ce que nous sommes, à cette partie sombre en nous, ne pas oublier les fondements de la dignité humaine, on ne construit rien sur l'oubli, le non-dit, sur l'indifférence, on risque de glisser progressivement vers l'absence de démocratie, de liberté, des droits de l'homme. » dira Claude Laharie

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