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Critique de patatipatata


On entre dans 1Q84 comme dans un jeu. Un jeu qui serait assez proche des jeux «d'escape the room» que l'on trouve sur internet et dont le but est de trouver la clé qui va permettre de sortir d'une pièce.
On doit tout d'abord se familiariser avec le lieu, collecter différents objets, les combiner entre eux, traquer les détails pour obtenir des indices, résoudre des énigmes, dégoter des codes, piétiner énormément jusqu'au découragement et au passage collecter un maximum de pierres précieuses. Et des pierres précieuses il y en a beaucoup dans ce roman en trois tomes :
«les petits oiseaux ne cessaient de changer de position comme des notes de musique qui bougeaient sur une portée»
Si je peux faire un autre parallèle, je dirais que la voie express N°3 de Tokyo, lieu du basculement de l'histoire, joue la même fonction que l'avenue «Muholland Drive» de David Lynch. Dans le film de Lynch, un virage à droite ou à gauche sur Muholland Drive fait chavirer l'héroïne vers le réel ou le fictif. Dans le livre de Murakami, le tigre de la publicité Esso sur la voix express, en regardant à droite ou à gauche révèle le même indice.

Comme toujours dans les romans de Murakami, il y a plusieurs niveaux de lecture en fonction des pistes privilégiées par le lecteur. À son rythme, chacun suivra son propre raisonnement, finira par trouver la clé, mais une fois la porte ouverte, le paysage découvert sera peut-être différent de celui des autres lecteurs.

Comment un écrivain se débrouille t'il avec la réalité et la fiction qu'il est en train d'écrire ? Comment cette fiction peut s'immiscer dans la réalité au point de perturber sa vie ? de ne plus savoir s'il vit dans la réalité (une lune) ou dans le monde imaginaires (deux lunes) qu'il a crée. de laisser ses personnages de fiction, les little poeple, envahir ses pensées au point de se laisser emprisonner dans «une chrysalide de l'air» en suspension entre deux mondes. Voilà pour moi, les questions que ce livre soulèvent. Une belle métaphore sur le travail d'écriture.

Murakami a ce talent de nous placer, comme Alice, sur le fil du miroir. À nous de choisir si nous voulons nous laisser emporter par la fiction, ou rester sagement assis, un oeil au-dessus de l'épaule de l'écrivain.
ll y a sans aucun doute d'autres pistes et d'autres pierres précieuses que je n'ai pas su voir. C'est donc avec un grand intérêt que je lirai vos critiques pour découvrir ce que j'ai raté.
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