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Critique de lafilledepassage


Dernière partie de cette volumineuse histoire, et de loin ma préférée.

Murakami a l'excellente idée de rompre la marche à deux temps qui oscillait entre Aomamé et Tengo pour introduire un troisième point de vue, celui d'Ushikawa, l'homme à la tête de crapaud, rencontré lors de la première partie. Mais pour être tout à fait complète, je devrais aussi parler de cet homme qui vient frapper aux portes des appartements, de ce receveur mystérieux qui réclame ce qu'il prétend être son dû, avec sa voix insistante et pénétrante jusqu'à lire dans vos pensées les plus intimes.

Grâce à cela, la narration est beaucoup plus rythmée et plus entrainante que dans le deuxième volet, et je me suis prise de sympathie pour l'affreux bonhomme, l'avorton Ushikawa (j'adore les écrivains qui parviennent nous rendre sympathiques les loosers, les outcasted et les médiocres). Les trois voix se succèdent, et chacun des protagonistes vit les événements avec sa propre perception du temps qui se distord, s'étire ou s'accélère selon le point de vue.

Cette troisième partie prend très franchement des allures de roman policier et nous emporte avec suspens dans cette course poursuite, dans la Tokyo hypnotique, surpeuplée et embouteillée. Tengo règle ses comptes avec son père mourant dans la ville des chats, Aomamé reste confinée, géographiquement coincée entre l'amour et la mort, et s'évade grâce à des rêves symboliques, et Ushikawa tente coûte que coûte de sauver sa vilaine peau de tortue.

L'histoire d'Aomamé et de Tengo se termine donc ici, mais il reste encore plein de points d'interrogation dans mon petit cerveau surexcité: qu'est-il advenu du survivant de l'assaut de la partie politique de la secte ? qui est ce corbeau qui semble espionner les allées et venues de Fukaéri ? la mère de Tengo a-t-elle été assassinée et, si oui, pourquoi et par qui ? qu'allaient proposer les représentants des Précurseurs à Aomamé ? Quel rôle joue la sinfonietta de Janacek dans toute cette histoire? Sans oublier l'éventuelle analogie avec le roman d'Orwell, 1984, qu'il me reste à découvrir … Bref, de quoi nourrir mes prochaines insomnies, en contemplant la lune.
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