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Critique de lagazettebd


Au milieu des terres hostiles mais grandioses de la Patagonie, loin de tout, dans un environnement aride et désolé, dans une sorte d'impasse géographique, le lecteur se vautre avec vertige dans la complexité des sentiments humains.

Entre délicatesse des personnages à la sensibilité enfouie et brutalité des situations, entre innocence et mal absolu, la question est posée : peut-on s'attacher à un enfant alors qu'on est capable de tuer compulsivement et de sang-froid ?

Au fil du temps une relation quasi paternelle se noue entre la brute criminelle et sa petite victime collatérale. L'enfant, surprenamment épargné, paumé, choqué et le tueur amoral s'apprivoisent, dans une sorte d'illustration « patagonienne » du syndrome de Stockholm.

En effet, l'isolement prolongé dans lequel ces deux protagonistes sont maintenus semble avoir développé chez l'enfant, personnification d'une innocence vierge de toute interférence, une sorte d'empathie pour son bourreau, telle une contagion émotionnelle, dans un mécanisme déconcertant d'identification à ce dernier.
Le fragile équilibre de ce huis-clos est remis en cause quand un nouvel intrus s'impose...

Un papier brut, lourd et granuleux semble servir de support au dessin. Sur une surface en aplat de couleur mat, s'étale un dessin charbonneux aux traits faussement grossiers. Tel un négatif chromatique, le rendu tend vers une sorte de contre-jour permanent. L'exclusion de tout détail attire l'attention sur le protagoniste principal. La taille notable des vignettes confère à l'ensemble le caractère véridique d'un reportage journalistique.

La typographie « éditorialiste », familière et sage s'efface devant le dessin. Les bulles en sont exclues.

Magnifique
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