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Critique de thedoc


Valentin, jeune dandy de 25 ans, aime tout ce qui brille ;
mais Valentin est né pauvre.
Depuis tout petit, l'éclat de l'or l'attire ; depuis toujours, il n'a pas les moyens d'assouvir ses désirs.
Joueur et dépensier, il est plus cigale que fourmi et certains moments de la vie le voient bien désappointé.
Mais Valentin n'est pas un fat et un envieux.
Choyé par sa mère, il sait reconnaître les plaisirs simples de la vie et s'émouvoir des attentions sincères d'un foyer pauvre.
C'est ainsi que naturellement, à l'image de sa vie entière, le jeune homme va aimer deux jeunes femmes en même temps.
Leur aspect physique les rassemble ; leur vie à chacune les distend.
Car l'une est riche, l'autre pauvre.
L'une parée de bijoux, l'exubérante marquise de Parnes, jeune épouse délaissée par son riche mari absent ;
l'autre penchée sur son ouvrage, la sobre et sérieuse Madame Delaunay, déjà veuve à 25 ans.

Musset nous conte fleurette dans ce court récit très plaisant à lire, qui nous met en présence des aventures sentimentales d'un jeune épicurien. Galanteries et badinage, mondanités et billets doux, bals et joli boudoir, l'auteur nous plonge allègrement au coeur des équipées ludiques et romantiques de Valentin et ses dames, tout en nous décrivant la vie parisienne et les endroits à la mode des années 1830.
Au-delà de ce récit typique du badinage amoureux, une question se pose pour le lecteur : laquelle de ces jeunes dames n'est pour Valentin que jeu de séduction et laquelle provoque en lui un sentiment bien plus profond ? de qui est-il amoureux ? le lecteur verra assez vite clair dans le coeur de Valentin, sans doute avant même notre jeune dandy. Et si le jeune homme s'y refuse au début, il finira aussi par se poser la question de savoir dans quelle direction s'engager : celle d'une existence bourgeoise et simple ou bien celle d'une vie libre, dédiée aux plaisirs ?

Si la nouvelle nous apparaît de prime abord comme un simple récit d'apprentissage romantique, Musset a su y glisser une réflexion plus profonde concernant d'une part l'évolution des sentiments de son héros, d'autre part en offrant un tableau sur la réalité sociale de son époque. Valentin prend conscience de cette dernière en fréquentant ses deux maîtresses qui sont toutes deux issues de milieux opposés. C'est en réagissant à cette découverte que notre jeune dandy saura où son coeur le porte…

Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà lu une oeuvre de Musset et « Les deux maîtresses » ne figure sûrement pas dans ses oeuvres les plus connues – il se trouve que j'avais ce livre dans ma bibliothèque – mais j'avoue que la rencontre m'a beaucoup plu. L'évocation des sentiments et des désirs, voire des relations plus charnelles, dans ce style incomparable du Romantisme du XIXe est absolument incomparable. le tout mêlé à une certaine morale, ce n'est pas mal du tout.

Très jolie lecture !
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