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Critique de gruz


Les histoires de familles, ça le connaît. Valentin Musso aime ce genre de thématique.

Ce qui est formidable, c'est que ses histoires ne se ressemblent décidément pas, entre l'ambiance américaine de Dernier été pour Lisa, la spirale infernale d'Un autre jour, et maintenant Qu'à jamais j'oublie. Trois derniers romans, trois intrigues différentes, mais une manière bien à lui de raconter, tout en sensibilité, même si nous sommes bien dans le genre du roman noir.

Entre la France et la Suisse, l'auteur va donc nous plonger dans une nouvelle histoire de famille. Ils sont plusieurs de ses membres à avoir une image publique très forte. Et pourtant Théo, le fils, va constater qu'ils ne se connaissent pas dans l'intimité.

Les secrets sont le pire des poisons lents. Ils rongent de l'intérieur, sans qu'on ne comprenne vraiment pourquoi. Les non-dits pourrissent les relations, les distendent, entre ceux qui prennent du recul pour ne rien dire et ceux qui subissent sans vraiment savoir.

La vérité peut être brutale, elle fait mal sur l'instant. Mais au moins n'est-elle pas insidieusement en train de vous bouffer de l'intérieur.

La mère, Nina, modèle de réserve, poignarde violemment un homme dans un hôtel du sud de la France, sans raison apparente, alors qu'elle prenait un bain de soleil quelques minutes avant. Qu'est-ce-qui se cache derrière ce geste ? Acte de folie ou raison plus profonde ?

Théo, qui ne s'est jamais intéressé à ses parents plus que superficiellement, part en quête pour comprendre. Les secrets qu'il va déterrer vont l'ébranler.

Le roman est autant une histoire de famille qu'un roman à suspense. Davantage qu'un thriller en tout cas. Valentin Musso ne pousse pas le rythme comme avec son précédent roman, l'action est posée, jouant davantage sur l'ambiance.

Une première partie sobre, après la scène d'introduction tonitruante. Mais c'est pour mieux mettre les différentes pièces en place, pour un puzzle qui s'avère plus complexe qu'il n'y paraît. Les nuances de gris s'assemblent, avant que des morceaux de noir apparaissent.

Le récit prend ensuite un tour surprenant, changeant de terrain, nous plongeant dans le passé, et poussant vers la Suisse. La narration évolue, une alternance se met en place.

Et ce qui n'était jusqu'alors qu'une affaire familiale, prend une autre ampleur. Les secrets en question sont terribles et tournent au scandale. Avec ce passé qui parle d'un sujet oh combien d'actualité.

L'émotion devient de plus en plus palpable, la dureté du passé touche au coeur. Et apporte aussi une lueur d'espoir, en montrant qu'un destin difficile peut être pris en main.

Un autre jour s'était avéré surprenant au possible, avec l'une des meilleures fin de thriller de ces dernières années. Dans un autre style, la deuxième partie de ce nouveau roman se révèle étonnante. de surprises en rebondissements, la vie de Théo va se redessiner, jusqu'à un final qui m'a une fois de plus totalement pris de court.

Valentin Musso sait décidément surprendre. Par sa manière de se réinventer, sa capacité à construire des intrigues à rebondissements en cascade. Sans surjouer. Les secrets de famille sont un sujet inépuisable quand on sait le traiter avec humanité.

Qu'à jamais j'oublie est un excellent divertissement, mais il est bien davantage aussi.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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