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Critique de LeCombatOculaire


C'est un roman tourné avant tout vers la politique, un peu binaire dans la vision des "bons" et des "méchants", mais qui met le doigt là où ça risque de faire mal dans les années à venir avec la problématique posthumaine. D'abord, le roman est entrecoupé de quelques brèves, manifestes et comptes rendus de Cour suprême, qui concernent les positions politiques, légales et étatiques sur ce sujet. Il y a difficilement une place pour la voie du milieu entre qui est pour et qui est contre cette grande avancée technologique qui permet aux humains d'être améliorés, voire plus-qu'humains. Complots, services secrets, attaques de grande envergure, politique gouvernementale et internationale, espionnage... La grosse artillerie est de sortie. le côté très binaire est accentué par la confrontation entre le gouvernement nord-américain et le gouvernement est-asiatique (chinois et thaïlandais ici).

La technologie, Ramez Naam la connaît bien. Il fera même un résumé en quelques pages à la fin du livre sur les découvertes scientifiques et techniques qui l'ont inspiré, en général et pour les besoins du roman. Nexus semble plus probable que les voitures volantes pour le moment, et on ne serait pas tant étonné•e•s que d'ici 2040, ce soit déjà bien avancé - mais pas encore si développé que dans le livre. On revient sur un questionnement maintenant déjà bien rabattu : la technologie est-elle l'amie ou l'ennemie de l'humanité ? Ici le raisonnement se fait en noir et blanc, très peu d'entre-deux, probablement pour plonger vraiment dans les avantages et les inconvénients, qui pourraient vraiment soit servir soit détruire l'humanité. Dans tous les cas, que l'on soit du côté humain ou du côté posthumain, il y a une chose qui revient souvent : le côté élitiste, de la "race" supérieure, le besoin de pouvoir et de contrôle, et même une sorte d'eugénisme.

Mis à part l'aspect technologique - fortement mis en avant sans être non plus hyper détaillé ou trop rébarbatif à qui n'est pas habitué.e - l'auteur s'attarde également beaucoup sur l'aspect plus psychologique, spirituel, communicatif - que l'on peut retrouver à petite dose avec certaines autres drogues, mais aussi comme principes de bases de certaines religions. Se basant sur le bouddhisme, Ramez Naam fait de Nexus une sorte de raccourci au cheminement spirituel qui permet de ne faire qu'un avec tout le reste du monde, de ressentir les autres, de fusionner avec son environnement, de vibrer en cadence et d'entrer en transe. Bref, Nexus comme le bouddhisme tourne principalement autour de l'empathie. Je ne sais pas ce qu'il en est pour les différents courants bouddhistes, mais il me semble effectivement avoir vu pas mal de figures importantes prôner le transhumanisme et le posthumanisme pour différentes raisons.

Nexus est le premier tome d'une trilogie et le premier roman de l'auteur, à la fois un peu hippie, contestataire, dangereux et un poil réactionnaire, effleurant les possibilités technologiques sans trop s'attarder dessus non plus. Bien qu'il y ait certains raccourcis et des scènes clairement pas nécessaires, l'écriture se prête bien à l'adaptation cinématographique (ce qui est déjà envisagé, il semblerait), avec pas mal de scènes d'action et de poudre aux yeux, une esthétique très visuelle plus que littéraire et surtout des sujets-chocs (bien que pas de première main). Les personnages sont vraiment caricaturaux, j'ai eu du mal à m'attacher, mais il y en a aussi qui sont plus complexes, ou tout simplement plus vibrants, quelques retournements de situation qui les rendent moins binaires. Dans l'ensemble j'ai plutôt bien accroché, j'ai trouvé que c'était assez bien équilibré pour atteindre un public relativement large, et je lirai la suite très bientôt.
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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