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Critique de Unhomosapiens


Avec Kafu, et plus précisement La Sumida, il me semble que l'on touche à l'Essentiel, au Sublime. Je ne raconterai pas l'intrigue, qui, d'ailleurs, tient en très peu de choses. L'essentiel est ailleurs. Ce que kafu nous dit, c'est son ressenti face à la transformation et l'industrialisation foudroyante de Tokyo à l'ère Meiji. le jeune protagoniste ne parvient pas à suivre ce changement qui se déroule sous ses yeux. Toute la rive gauche de Tokyo, jusqu'alors préservée, où il allait en compagnie de son amie lors de leurs promenades amoureuses sous les cerisiers disparait brutalement. Les illustrations et cartographies de l'édition Gallimard sont à cet egard très instructives et permettent de bien se rendre comte de cette transformation.
Ce récit est à apprécier dans les petits détails de cette vie quotidienne japonaise qui régissait alors la société. Alors que son oncle et sa tante semblent s'accomoder de cette transformation urbaine et sociétale, le jeune homme (Kafu ?) n'y parvient pas. D'autant plus que son amie, elle aussi, semble en avoir pris son parti puisqu'elle préfèrera devenir geisha plutôt que de vivre avec lui.
Un récit tout en nuances, à apprécier pour la decouverte d'un Japon disparu. le concept de "ma" me semble bien s'inscrire dans ce récit. En effet, il s'agit de prendre conscience du "vide" qui sépare les individus ou les choses. L'essentiel, ce ne sont pas les choses en elles-même mais ce qui les sépare, un peu comme dans l'ikebana où le vide entre les fleurs est plus important que les fleurs en elles-même. C'est, je pense, cela qu'il faut apprécier dans la Sumida, pour pouvoir en saisir toute la finesse.
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