AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lunch


La plupart des gens aiment à cataloguer un récit dans un style qui va le définir. Une oeuvre aura alors son public cible : une tranche d'âge ou un goût prononcé pour un genre bien particulier.
Certaines oeuvres, plus rares, savent s'affranchir de ces limites et sont assez intelligentes pour ne pas se laisser cadenasser dans un moule. C'est le cas de Courtney Crumrin.

Courtney est une petite fille en pleine adolescence. Ses parents, fauchés, ont décidé d'emménager dans la maison du grand-oncle Aloysius pour pallier à leurs problèmes financiers. Issue d'un quartier modeste, la petite famille déboule alors dans la grande maison lugubre du vieil homme et tente de se faire une petite place au sein de l'aristocratie environnante de Hillsborough (littéralement « arrondissement de la colline »).

L'adolescence est une période de vie fascinante qui se situe entre l'enfance et l'âge adulte. Il y a cette irrémédiable envie de grandir qui se caractérise souvent par un conflit plus ou moins violent avec les parents. Et puis il y a aussi cette curiosité des choses de la vie, ce besoin de se sentir concerné, de prendre son indépendance.
Courtney se retrouve, avec ce déménagement, chamboulée dans ses repères. Elle est en pleine reconstruction. de plus, l'arrivée dans un quartier riche pour une fille issue de la banlieue ne plaide pas en faveur de son intégration : elle est esseulée, tenue à l'écart par ses camarades de classe. Il faut dire qu'elle habite dans « la maison hantée de la ville », celle qui effraie tout le voisinage : cela n'aide pas !
Mais la jeune fille est curieuse, un tantinet espiègle... et elle n'a peur de rien !


On pourrait faire un quelconque rapprochement avec l'univers d'Harry Potter. Cette envie de parler aux enfants par le biais d'une histoire qui les heurte et les mets mal à l'aise. La préface écrite par l'amie de l'auteur (il faut dire que cette petite fille atypique et courageuse porte le même nom qu'elle et qu'elles semblent toutes deux avoir vécu le même problème d'intégration), elle-même écrivain, l'exprime bien : « Les seuls contes pour enfants qui sont de véritables classiques, intemporels et aimés, sont aussi ceux qui sont subversivement honnêtes sur les horreurs de la vie. Les enfants font face à la réalité à un niveau beaucoup plus basique que les adultes, et ne croient pas aux histoires qui sont trop mignonnes. »

Ted Naifeh n'hésite pas à proposer un album, certes orienté jeunesse, mais surtout mature. Il prend le parti de ne pas choyer son lectorat, de lui montrer des choses flippantes, ce qui donne du caractère à l'album qui en devient aussi savoureux pour les plus jeunes que pour les adultes.

[...]


La suite de la chronique sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}