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Critique de le_chartreux


Cet album hors du commun est un « permis de voir » à travers le regard d'Amel, jeune fille de 12 ans qui aime jouer avec son cerf-volant - malicieux clin d'oeil à Khaled Hosseini - renommée Nina Hudhad, 16 ans, pour tenter de survivre à l'horreur de la guerre.
Les éditions DELCOURT/MIRAGES nous proposent cet album mirifique imprimé sur un très beau papier au grain mat et satiné à l'intérieur duquel se cachent beaucoup d'émotions, autant que si l'on ouvrait une boîte à secrets.
Celle d'une petite fille de 12 ans.
Ses secrets ? L'espoir, la poésie, la liberté, l'envie de vivre, …

La magie opère par des dessins à l'encre blanche comme révélés sur une carte à gratter ou travaillés à l'encre diluée, comme aquarellés. Des dessins sans cadre, sans rien autour pour les contenir, sans rien pour les emprisonner, ni même pour tenter de les apprivoiser.
Ce sont des dessins libres. Libres de voyager. Libres de s'envoler. Libres comme des oiseaux hors de leur cage. Des oiseaux qui justement ne se retourneront pas.
Ils ne se retourneront pas par goût.
Ils pourraient en avoir envie afin d'admirer le paysage ou dire peut-être un dernier au-revoir… Non, comme des oiseaux migrateurs, ils ne se retourneront pas par nécessité. Parce que l'énergie et le temps leurs sont comptés et que la VIE est ailleurs. Ne pas flâner en chemin pour se donner la chance d'arriver à destination.

C'est l'histoire de Amel/Nina, 12 ans, et de Bacem, un musicien-déserteur. Il l'emmène avec lui et son Oud. Ils fuient la guerre et les passeurs. Ils fuient l'horreur.
Cette guerre ? Un monstre plutôt. Un monstre qui ordonne de voiler tout son peuple de noir pour cacher tous les visages et les sourires, et museler les voix afin qu'aucune ne s'exprime encore hormis la sienne. Un monstre qui interdit la musique et la poésie.

Cet album comporte des portes. Beaucoup de portes. Celles de l'exil.
Toutes plus belles et plus tristes les unes que les autres. Des portes décorées et enluminées de thèmes orientaux, fleuries ; ici vole une huppe, là un oiseau de lumière.
Mais un jour, sur un quai sale et gris, le son d'un oud, d'un violon et d'un saxophone expriment enfin la liberté qui peut enfin battre des ailes et se poser sur une meilleure branche.

Un très bel album que j'aimerais partager.
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