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Critique de boudicca


Si vous aviez comme moi été époustouflés par la plume de Javier Negrete et par la richesse de son univers dans le premier tome de « Chronique de Tramorée », sachez que l'auteur réussit l'exploit de faire encore mieux avec le deuxième opus. Bien plus dense et plus intense que le précédent, le roman nous entraîne cette fois au sud de la Tramorée où d'inquiétants mouvements de troupes menacent la stabilité et la prospérité de la région. C'est l'occasion pour l'auteur d'introduire de nouveaux protagonistes qui assistent depuis divers endroits stratégiques à l'avancée inexorable de l'armée aïfolu menée par un fanatique adepte d'une magie sanglante. Malgré cette arrivée massive de nouveaux personnages, que les lecteurs ne s'alarment pas : on retrouve évidemment certaines des figures emblématiques du premier tome, à commencer par le duo maître/apprenti formé par Derguin et Kratos. En ce qui concerne l'univers, l'auteur lève le voile sur des régions et des peules dont on avait jusqu'à présent peu entendu parler. Javier Negrete est bien connu pour son affection pour la période antique et cette influence se fait à nouveau sentir ici. Cela se manifeste évidemment avant tout au niveau de la mythologie liée aux Yugaroï élaborée par l'auteur, mais on retrouve aussi des références aux civilisations antiques en matière de techniques de combats (notamment en ce qui concerne la Horde), ou encore de systèmes politiques (difficile de passer à côté dans le cas de Narak où oligarques et démocrates se disputent le droit de gouverner la prospère et indépendante cité portuaire).

Autant d'éléments qui renforcent encore davantage la richesse de cet univers qui se révèle au fil des pages de plus en plus dense. L'auteur étoffe une fois encore son bestiaire et nous révèle l'existence de nouveaux peuples, chacun avec des cultures, des croyances et des modes de vie complètement différents. Mais si le lecteur se laisse à se point immerger dans le monde de la Tramorée c'est avant tout grâce à la plume de Javier Negrete qui n'a pas son pareil en matière de scènes épiques. le siège d'Ilfatar, la bataille opposant la Horde Rouge à l'armée aïfolu... : le roman regorge de batailles décrites avec une précision et un lyrisme difficile à égaler. On peut également saluer le soin accordé à la psychologie des personnages pour lesquels le lecteur développe rapidement une solide empathie. Cela vaut d'ailleurs aussi bien pour les anciens que pour les nouveaux qui se révèlent rapidement tous aussi attachants les uns que les autres. L'auteur prend également le temps de nous offrir une galerie de personnages secondaires inoubliables (le grand et « modeste » Barantan, le sage numériste Ahri, l'irrévérencieux sergent Gavilan de la compagnie Téron...) et de personnages féminins marquants : Tanaquil, fière reine des Atagaïres (encore une référence à l'Antiquité) ; Aïdé, fille du précédent chef de la Horde Rouge dotée d'un sacré sens de la stratégie ; Samikir, fourbe et retorse reine de Malib... Une chose est sûre : chez Javier Negrete les femmes ne sont absolument pas là pour servir de faire-valoir à leurs compagnons masculins, et ça fait du bien !

Après un premier tome déjà remarquable à tous points de vue, Javier Negrete se paye le luxe de faire encore mieux avec ce deuxième volume. Plus de personnages, plus de décors, plus de rebondissements, plus de batailles et plus d'émotions : voilà ce qui vous attend à la lecture de ce roman que je ne suis personnellement pas prête d'oublier de sitôt !
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