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Critique de mika07


J'ai d'abord été attiré par le titre, autant loufoque que singulier, parfaitement mis en valeur par la magnifique couverture qui annonce bien, en effet, que l'une des héroïnes de l'histoire sera cette maison étrange flanquée de deux pattes de volatile de basse cour.
Ajoutée à cela la quatrième de couverture, mise en bouche exhalant les senteurs d'un plat gourmand et épicé à la fois, fait d'action et de fantastique, il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et me plonger tête première dans ce met atypique.
La promesse était grande, c'est sans doute pour cela que je sors en ayant aimé le roman avec, néanmoins, quelques parties que j'ai eu moins de plaisir à déguster. Mais je pense que cela vient essentiellement du format de la narration.
En fait, nous avons affaire ici à un conte, dans le vrai sens du terme, un conte avec son folklore, ses légendes fantastiques, ses traditions et ses personnages hors du commun, à commencer par cette maison vivante qui peut se carapater face au danger. Et si l'histoire s'inscrit plutôt dans un conte, le format roman n'est pas vraiment le plus adapté puisque l'auteure a dû, à mes yeux, remplumer la bête et graisser sa garniture pour atteindre le calibre attendu (faire des pages). En effet, si elle donne vie à un univers riche et plein d'originalité, le côté fantastique, certes très présent, est utilisé, surtout au milieu du roman, pour donner plus de matière à l'histoire des personnages, de leurs ancêtres ou des lieux traversés. Cela participe de l'imaginaire du récit mais c'est aussi au détriment de l'action parfois. Les anecdotes et péripéties plus secondaires s'enchainent laissant la quête principale dans son jus. Il y a pas mal de passages plutôt « contemplatifs » qui m'ont laissé penser que le poulet tournait un peu sur lui-même comme perdu ou du moins dans l'attente de savoir s'il va être rôti ou s'il va voir pousser ses ailes. Alors qu'après un début de narration plutôt animé et prometteur, j'attendais avec impatience que l'action s'amplifie.
Par contre, passé ce moment de préparation, j'ai beaucoup aimé la dernière partie du roman et son dénouement. le fantastique s'accorde alors avec l'action dans une lutte finale entre les héros et cette étrange entité, Ombrelongue, qui semble se nourrir des horreurs et des spectres du passé. L'auteure crée un lien d'une grande intensité entre la destinée des héros et la tragédie vécue par leurs ancêtres un siècle plus tôt. Comme pour rappeler que nous portons toujours en nous l'empreinte de nos aïeuls et que c'est aussi grâce à eux que nous pouvons nous (re)lier aux vivants.
Cette conclusion apporte une vraie « morale » à ce conte, une leçon teintée de sagesse et d'émotions, qui a fini de me convaincre de ma lecture: une h/Histoire aussi cruelle et tragique soit-elle ne meure jamais tant qu'il existe un être pour la transmettre, et ce que le narrateur soit un homme sage et érudit, une vieille marchande d'oeufs, une marionnette idiote dotée de l'étincelle de la vie ou une petite chaumière aux murs en bois courbés par l'âge, coiffée d'un toit s'affaissant sous le poids des mauvaises herbes, brinquebalant mais toujours debout dressée sur deux longues pattes jaunes.
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