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Critique de Bookycooky


Un appartement aux environs de Tel-Aviv.
Tout est parfait et en ordre, de l'extérieur “un havre de paix” mais derrière les portes blindés........
Trois étages, trois familles de la bourgeoisie moyenne, décrits sur le tryptique freudien, le ça, le moi et le surmoi.

Au premier, Arnon et Ayelet, un jeune couple avec deux enfants de bas âge, dont l'aînée, Ofri, qu'ils laissent souvent aux bons soins de leur vieux voisins, Herman et Ruth. Un jour que Herman est seul à la maison, Arnon lui laisse Ofri,....Herman souffre de la maladie d'Alzheimer.....
Le narrateur, Arnon, se confiant à un ami écrivain, raconte l'histoire....et dés les premières phrases, on sent le roussi......Arnon vivant avec ses instincts et pulsions habite le ça : « “C'est la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre personnalité.....il tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir » ( Freud )

Au deuxième étage, un autre couple, Hani et Assaf, et leur deux enfants, Hani appelée la veuve par ceux du premier, son mari étant constamment en voyage.
Hani aussi a un secret “inavouable”, et se confie par une lettre, à sa meilleure amie Neta, qui vit aux États-Unis.....Hani dont l'existence oscille entre fantasmes et vérité,
est le parfait habitant du Moi, qui s'efforce de concilier ses désirs avec le principe de réalité. “Le moi détrône le principe de plaisir, qui, dans le ça, domine de la façon la plus absolue. Il l'a remplacé par le principe de réalité plus propre à assurer sécurité et réussite.”( Freud )

Au troisième étage, Dvora, une juge à la retraite,se confit à son mari défunt par le biais d'une vieille messagerie qu'ils utilisaient de son vivant. Dvora cherche à expier les péchés de son passé, cherchant une nouvelle issue à sa vie. Dans le sens du censeur appelant à l'ordre, Dvora est l'habitant de son “altesse le Surmoi.”
“Le surmoi représente l'agent critique, l'intériorisation des interdits et les exigences parentales, sociales et culturelles. Il est en partie inconscient, et se forme durant l'enfance et l'adolescence.Une puissance interdictrice dont le Moi est obligé de tenir compte.”

Trois vies, trois confessions, trois voix intimes.
Eshkol Nevo, dont je suis une inconditionnelle nous revient avec un roman , construit sur la brillante idée du tryptique freudien, combinant intime et social. Il nous connecte à nouveau aux sentiments les plus intimes de ses personnages, à leurs relations complexes au sein d'une famille, d'une communauté, dans l'atmosphère d'un pays plein de peur. Nevo reprend ici la parabole de son magnifique livre “Le cours du jeu est bouleversé “ sur les objectifs que l'on s'impose et les hasards de la vie qui changent les donnes du départ. Cette Vie qui ne souffre aucune règle, aucune discipline et ses personnages touchants dans leurs forces et leur faiblesses, qui luttent pour ne pas se laisser engloutir par leur Surmoi. Mais ce livre vous pouvez le déguster aussi sans tenir compte de papa Freud. La troisième partie surtout et la fin sont simplement magistrales . Nevo Eshkol est un grand écrivain.
C'est son dernier livre, non encore traduit en français mais disponible en anglais et en italien.Si vous ne le connaissez pas encore,en attendant la parution de ce magnifique livre, je vous invite à le découvrir avec son livre bouleversant “Le cours du jeu est bouleversé “, vous ne le regretterez pas.

“I tre piani dell'anima non esistono dentro di noi.
Esistono nello spazio tra noi e l'altro, nella distanza tra la nostra bocca e l'orecchio di chi ascolta la nostra storia.
E se non c'è nessuno ad ascoltare, allora non c'è nemmeno la storia"
( Les trois niveaux de l'âme n'existent pas en nous. Ils existent dans la distance avec l'autre, la distance entre notre bouche et l'oreille qui écoute notre histoire. Et s'il n'y a personne qui écoute , alors il n'y a pas d'histoire non plus ).
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