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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après l'avoir découvert avec le magistral Neuland, j'ai souhaité retrouvé Eshkol Nevo avec l'espoir de conserver l'excellente idée que j'ai de cet auteur israélien.

Trois étages est un roman particulier, divisé en trois parties faisant référence à la seconde topique de Freud divisée en trois instances : le ça, le moi et le surmoi. Si comme moi vous n'y connaissez absolument rien, ne vous inquiétez pas ce n'est absolument pas grave ! Il est juste intéressant de connaître la raison de cette division interne du roman.

Ainsi, trois histoires se succèdent et sont racontées par trois habitants du même immeuble de Tel-Aviv. La narration est originale : dans la première histoire le père de famille s'adresse à un ami écrivain dont nous ne connaissons pas les réponses, dans la deuxième une mère de famille écrit une longue lettre à une amie tandis que dans la dernière une retraitée communique avec son défunt mari via un vieux répondeur.

En plus d'être originale, cette narration permet de mettre en valeur l'incroyable capacité qu'a Eshkol Nevo pour mettre ses personnages à nu. La confession est progressive, on ressent les hésitations, les interrogations, les tourments des protagonistes avec une telle sincérité qu'on dirait que c'est avec nous qu'ils communiquent.

Comme dans Neuland, ces différentes histoires mettent en avant la société israélienne et son histoire, sa complexité et son instabilité. Moi qui ne connaît que très peu ce pays, c'est un régal que de le découvrir par la plume de cet auteur.

Je reste donc en admiration face à cet auteur qui mérite une grande reconnaissance. Vivement ma prochaine lecture !
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Trois étages, trois histoires de famille, chacune avec ses propres caractéristiques: père de famille inquiet sur premier, jeune femme qui s'ennuie en s'occupant seule de ses enfants lorsque son mari est en déplacement pour le travail au deuxième, retraitée veuve qui cherche à rompre la solitude et va s'engager dans un mouvement contestataire au troisième.
Trois histoires, trois personnages qui ne savent quasiment rien les uns des autres, dans une sorte de comédie de moeurs que j'ai beaucoup appréciée.
Cela se passe à Tel-Aviv mais cela pourrait être quasiment transposé n'importe où tant les situations décrites sont humaines et universelles.
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Roman ou recueil de nouvelles ? Trois étages, trois familles, et trois textes, qui ne sont ni franchement liés entre eux, ni totalement indépendants. Quelques phrases dans la troisième nouvelle, par exemple, nous permettent de trancher clairement un point resté en suspens dans la deuxième. Les personnages sont certes singuliers, mais terriblement proches de nous : ils doutent, ils se mettent en colère, ils sont aveuglés parfois, ils tremblent pour leurs proches. C'est drôle, émouvant, ironique. Un auteur que je découvre, et dont je lirai certainement d'autres titres.
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Trois étages m'est apparu comme un livre assez étrange et relativement déroutant à certains égards. En effet il est divisé en trois parties qui chacune sont centrées sur un ou une habitante d'un étage d'un petit immeuble. Mais ces histoires ont en commun une certaine bizarrerie. Sans être dans le fantastique, on est toutefois dans des histoires fort singulières, vraiment originales. Une femme délaissée au second mais s'invente-t-elle des histoires ou les vit-elle vraiment ? Une juge à la retraite au troisième dont l'histoire familiale est très énigmatique...Le tout est fort bien écrit, de manière parfois détaillée, très psychologique, mais c'est aussi parfois plus elliptique. Certains passages sont particulièrement beaux. On pourrait d'ailleurs extraire quelques phrases remarquables du livre.
Et tout en même temps c'est un regard curieux sur la société israélienne, il y a là tout à la fois chez certains personnages une obsession sécuritaire, mais aussi les revendications de la jeunesse de gauche ou bien la solitude des personnes âgées. Et à un moment l'on se trouve dans un véritable road novel (je ne sais pas si l'expression existe) et l'on fait presque une traversée d'israël.
Enfin vers la fin du livre une étonnante explication du titre se fait jour et témoigne encore davantage de la profondeur du livre. Je n'en dis rien pour en laisser la surprise aux lecteurs.
En tout cas un livre singulier dont il me semble que l'on peut se souvenir durablement. Ce qui n'est déjà pas mal !
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S'il nous semble impossible de disséquer avec justesse les arcanes et les impasses des relations conjugales, d'en comprendre les prisons, les soumissions, les silences, les paradoxes, ce livre d'Eshkol Nevo nous en démontre pourtant la faisabilité avec une étonnante simplicité.

Au gré des pages et construit en "trois étages", nous passons d'un couple à l'autre, d'une histoire à une autre dans un immeuble de Tel-Aviv.

La "normalité" s'effrite au fur et à mesure, livrant un regard vrai sur des vérités nues.

Derrière la façade, derrière l'apparence, derrière les fenêtres de cet immeuble, des coeurs souffrent sans même le savoir, le réalisent au fil d'un récit qui avance, confession à un ami, lettre à une amie, messages sur un répondeur à un époux décédé.

Des vérités cachées font surface, ce dont on se protège en détournant simplement le regard, pensant naïvement cela suffisant - mais les vérités sont des prisonnières rebelles.

Avec une écriture aussi belle que légère, épargnant ainsi habilement tout pathos qui déséquilibre, ce livre porte sur les souffrances de la solitude, sur le temps qui passe - "la poussière du temps", les rêves meurtris, les actes manqués, les rapports de force instillés dans nos vies sans qu'on y prenne même garde.

Les histoires se mêlent - comme des voisins dans la vie, les pardons à soi ou aux autres parsèment les pages ou sont les quêtes de ceux qui ne l'atteignent.

Et ainsi, on écoute les "bandes originales intimes" des personnages sur fond de crise du logement et mouvements de protestation - et la musique douce et amère nous manque lorsqu'on ferme le livre.
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Le livre est composé de trois longues nouvelles qui racontent chacune une histoire, une par étage, se déroulant dans un immeuble plutôt bourgeois de la banlieue de Tel Aviv.
Eshkol Nevo scrute avec humour la société contemporaine israélienne, sa complexité, ses interrogations, ses débats, dans un pays où la peur est omniprésente. Il aborde les thèmes du couple, de la parentalité, des fondements de l'amitié.
C'est un livre très drôle. Chaque personnage se débat entre le ça, le moi et le surmoi de la théorie psychanalytique de Freud. Mais tout finit par s'arranger.
Premier étage : sous forme d'une conversation avec un proche, auteur de best-sellers, Arnon ancien militaire paranoïaque ,exprime ses soupçons. Il fait les questions et les réponses. Un jour, sa fille Ofri et Herman leur vieux voisin, se perdent. Arnon s'obstine à penser que le vieillard, malade, a commis une agression sexuelle sur sa petite fille malgré le constat de la police et le bilan psychologique. Puis Arnon ne maîtrise plus ses pulsions, passe à l'acte et demande conseil à son ami romancier.
Deuxième étage : dans une lettre destinée à une amie Neta qui vit en Amérique, la narratrice, Hani, raconte ce qui lui passe par la tête. Hani écrit parce qu'elle a besoin d'un témoin. Sa vie conjugale la soucie. Il y a un fossé entre le père idéal qu'elle s'était imaginé pour ses enfants et le père qu'est Assaf, son époux. D'ailleurs les parents de la petite Ofri du premier étage la surnomment « la veuve » car Assaf est rarement présent. Hani se heurte à la rigidité de la société israélienne qui voit d'un mauvais oeil les signes d'émancipation de la femme. La narratrice donne la réplique imaginaire à Assaf qui n'est ni mauvais père, ni mauvais époux. Un jour Eviatar, frère d'Assaf se présente chez elle pour se cacher. L'as de l'immobilier est devenu un escroc recherché par la police…
Troisième étage :la narratrice, Déborah, juge à la retraite, s'adresse à son mari décédé il y a quelques mois. Elle se rend à une manifestation de protestation contre les salaires dans le public, y fait un malaise, « stress post-traumatique » lui assène une psychologue. Déborah est sans nouvelles de son fils Adar qui après une thérapie a coupé les ponts avec ses parents responsables de tous ses maux. Elle reprend du service pour rédiger avec les manifestants une proposition de loi. de retour chez elle, Déborah est consternée de vivre à Bourgeville et met son appartement en vente. Elle rencontre Avner, un veuf, père d'Assia…
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Arnon est un vrai dur avec un flingue et une libido de vrai dur et aussi un cerveau de vrai dur, qui laisse, en connaissance de cause, sa fille à la garde d'un vieux fou pour ne pas louper son fitness puis lui en veut à mort.

Au deuxième, 'La veuve' ainsi nommée car souvent délaissée par son mari en voyage d'affaire et qui prend le risque de cacher le beau frère, investisseur véreux poursuivi par la mafia, mais extraordinaire avec les enfants.

Au troisième une veuve, Déborah, juge retraitée, socialement engagée, tentant de renouer avec le fils qui les a reniés.

Trois étages, trois monologues attirant l'empathie mais nous déposant leurs angoisses.
Découverte intéressante d'un auteur israélien.
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C'est à la fois déroutant et plaisant de parcourir les 3 étages de Eshkol Nevo chez @editions_gallimard

3 étages comme notre appareil psychique selon Freud : le ça, le moi et le surmoi.
3 étages pour 3 personnages qui reflètent une société de solitude et en mal de repères.
3 étages pour les 3 parties qui composent ce livre avec une nette préférence pour la 2 et la 3.
3 étages pour 3 morceaux de vie dont on ne connaîtra pas forcément le dénouement ( et ça laisse un peu sur la faim).
3 étages pour 3 confessions qui s'exprimeront de 3 façons différentes.

Un immeuble tranquille dans la banlieue de Tel-Aviv. Les gens qui y vivent se croisent sans se connaître, comme dans de nombreux immeubles.
Au premier vit Arnon, avec sa femme et ses deux filles. Ancien militaire, paranoïaque, il bascule dans l'obsession convaincu que son vieux voisin a abusé de son aînée.
Pulsions et folie font de son histoire la partie la plus sombre du livre, et j'avais hâte de grimper au deuxième étage pour y découvrir la correspondance de Hani à sa meilleure amie qui vit aux USA. Surnommée la veuve par ses voisins, son mari étant absent la plupart du temps, femme au foyer qui ne s'épanouit plus dans ce rôle, persuadée de sombrer dans la folie comme sa mère, elle oscille entre fantasmes et réalité.
Une fois son lourd secret dévoilé, on peut monter au dernier étage pour y rencontrer Déborah, juge à la retraite, récemment veuve, seule, extrêmement seule, qui décide de se rendre pour la première fois à une manifestation, sans savoir que cet acte va bouleverser sa vie.

Dans ce livre on plonge dans l'intimité de chaque appartement mais sans tomber dans le voyeurisme.
Le sujet est original, l'écriture est travaillée et agréable. C'est mon premier livre de cet auteur et c'est une jolie découverte
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Après" Quatre maisons et un exil", voilà encore le thème de l'habitation, qui semble important pour cet auteur israélien! Je n'ai pas vu le film italien qui en a été adapté récemment, ce ne doit pas être évident de retranscrire en images le foisonnement des réflexions intérieures des personnages!

Chaque étage correspond à une partie du roman et symboliquement évoque les différentes zones de conscience, selon Freud, ce qui nous est expliqué vers la fin du livre.Il nous présente donc trois habitants aux caractères et parcours fort divers ,mais qui ont pour point commun de s'adresser à un interlocuteur , afin de révéler un secret ou une obsession: ami(e) réel(le)..ou pas, répondeur...La folie guette souvent , les pensées s'affolent. Chacun se débat dans ses contradictions et ses fantasmes. C'est Hina qui m'a le plus attirée. Même si ses soliloques sont inquiétants...

Si j'ai beaucoup aimé ce livre, je lui ai préféré " Quatre maisons et un exil", plus déjanté, plus émouvant. Ce n'est qu'un ressenti personnel. En tout cas, Eshkol Nevo est un auteur vraiment intéressant. Je pense lire aussi" le cours du jeu est bouleversé".
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L'envie de connaître le livre avant le film m'a permis de découvrir un nouvel auteur. Je confirme les appréciations positives concernant la construction narrative très pertinente : 3 personnages du même immeuble - chacun s'adresse à un interlocuteur privilegié qui devient vite le lecteur lui-même. Nous sommes ainsi au coeur des interrogations de trois personnages, fins narrateurs, qui, derrière une vie en apparence banale, se débattent avec des problèmes très gênants. Petite réserve : si j'ai aimé le suspens des deux premiers récits, le troisième m'a semblé plus ennuyeux avec des longueurs.
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