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Critique de RosenDero


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Tome 1 : La compagnie de la foudre
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Assujettis et à la solde de la reine hybride Jennesta, les Renards — qui comptent parmi eux un guerrier nain — ont pour mission de récupérer un artefact dans une colonie d'humains polythéistes et de le ramener au plus vite à la capitale. Mais tout ne va pas se passer comme prévu puisqu'en plus de trouver l'artefact, les Renards vont également mettre la main sur une réserve monumentale de pellucide, un psychotrope puissant. L'erreur du capitaine Stryke de récompenser ses soldats en leur autorisant un repos bien mérité doublé d'une consommation de ces cristaux hallucinogènes, aura des conséquences fâcheuses. Peu alertes et peu attentifs, la relique leur sera dérobée, entrainant la compagnie sur les sentiers de l'exil et, par là même, sur celui de la liberté…

Cette série commence d'une excellente manière avec ce tome. Le point de vue et le ton choisis permettent d'éviter de tomber dans un didactique niais qui aurait été incapable d'immerger le lecteur dans la peau, les croyances et l'univers méconnu des orcs. Au contraire, c'est en distillant des petites touches explicatives au fil du texte —et non toutes regroupées à la première occasion venue— que l'auteur dépeint un tableau très intéressant.

Plusieurs points sont dignes d'intérêt et particulièrement plaisants :
Le personnage détestable de la reine Jennesta chez qui on sent une grande influence des mères matrones drow dépeintes notamment par R.A. Salvatore.
Des héros orcs (et nain) hauts en couleurs et attachants (quoiqu'on ne voulait peut-être pas s'attacher à des orcs…).
Une succession de péripéties tenant le lecteur en haleine et faisant que le roman se lit très rapidement.
Un bestiaire fourni et plaisant.
Des humains détestables.
Un environnement nimbé de magie mais perverti par l'action humaine.

D'un autre côté, certaines particularités du roman sont plus négatives :
Un style parfois lourd avec des répétitions évitables.
Un choix lexical assumé mais bizarre en ce qui concerne les "Multis" et les "Unis" (on s'y fait au fil des tomes).
Une légèreté de certaines situations et des réactions du leader des Renards, prompt à se lancer dans n'importe quelle direction du moment qu'un étranger le lui conseille (qui sait, cet étranger est peut-être la voix du MJ…)
Des combats fouillis, souvent sans surprises et répétitifs (couteau dans l'oeil, décapitation ; couteau dans l'oeil, décapitation ; couteau dans l'oeil…).
Une impression que remplacer "orc" par "humain" dans le texte, et vice-versa, ne changerait pas grand chose à l'affaire.

Un premier tome savoureux où, si l'aventure est au rendez-vous, on ne rencontre pas les héros atypiques escomptés.

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La Trilogie "Orc" de Stan Nicholls
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Dans le monde de Maras-Dantia, connu également sous le nom de Centrasie, les races aînées, polythéistes, vivaient en harmonie jusqu'à l'invasion humaine qui bouleversa l'ordre établi. Les humains monothéistes (fanatiques esclavagistes et racistes) mènent une véritable croisade contre leurs frères polythéistes, et sont guidés par une volonté d'épuration raciale. Tous les "sous-hommes" — nains, orcs, elfes, centaures, gobelins etc. — et les hérétiques doivent être éradiqués au non du Seigneur.

— Voici l'univers. Maintenant, tire un D100 pour connaître ta race.
— 00
— Fumble ! Tu seras... un Orc !"

Voilà ce qui aurait pu être à l'origine de la trilogie "Orcs" écrite par Stan Nicholls et publiée chez Bragelonne début des années 2000.

Car c'est bien sur fond de fantasy rôlistique que le lecteur va passer de l'autre côté de l'écran du maître de jeu et suivre l'épopée des Renards, guerriers membres d'une des races les plus détestées de l'histoire de la fantasy — et pour cause, ils ont été créés pour être chaotic/evil — : les orcs !
À ce mot, les amateurs auront bien des images en tête ; faire des orcs les héros d'une série fantastique, voilà qui est novateur et jouissif.

Pourtant, l'effet escompté n'est pas tout à fait celui obtenu…

Si cette trilogie riche en rebondissements est apte à combler les amateurs de fantasy, on regrettera toutefois certaines lourdeurs d'écriture, une trop grande simplicité de certaines situations, un univers qui ne prend pas réellement, et, surtout, un dévoiement des orcs dépeints dans les premières pages qui n'auront de cesse de se comporter comme des humains alignement "bon" de n'importe quelle fantasy…
Même si cette trilogie reste un excellent divertissement, la promesse de renouveau portée par le titre "Orcs" est rompue sur l'autel manichéen : on se contentera de suivre l'aventure des Renards tels qu'ils sont et non tels qu'on aurait souhaité qu'ils soient.

Par monts et par vaux, des villages kobolds jusqu'aux labyrinthes souterrains des trolls en passant par les austères cités humaines, les royaumes engloutis des nyadds ou les forêts profondes peuplées de centaures, nos orcs seront plongés dans une aventure qui les dépasse mais qu'ils n'auront de cesse de mener à bien, tant pour leur survie, que pour continuer de se battre côte à côte.
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