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Critique de Enki


Un dédale... infini. Un univers de béton et d'acier, veiné de câbles, traversé de couloirs, parcouru d'escaliers, lié de passerelles, fissuré, éboulé mais perpétuellement reconstruit et étendu par de titanesques engins, autonomes et chaotiques. Une ville qui se déploie sur une surface inconnue, profonde de milliers de niveaux. L'humanité est réduit à sa plus simple expression, poursuivie par des créatures cybernétiques mues par une intelligence centrale. Killy, voyageur impassible, hermétique à la peur comme à la souffrance d'autrui, fends ce macrocosme, armé d'un calibre surpuissant, à la recherche d'un terminal génétique...

Blame! est un seinen cyberpunk écrit et dessiné par Tsutomu Nihei. Violent et âpre, son travail peut rappeler celui de Yukito Kishiro, auteur de Gunnm. Marqué par de forts contrastes, il n'accepte pas la demi-mesure. Des phases d'action brèves et brutales succèdent à un calme souverain confinant à l'immobilité. Obscurité et lumière se fuient mutuellement dans chaque planche. A la surenchère architecturale répond une rareté du dialogue, une économie du mouvement. Chose surprenante pour un manga, le cadre a un rôle de premier plan chez Tsutomu Nihei. Architecte de formation, sa Babylone est un gigantesque organisme vivant dans lequel les personnages survivent comme autant d'agents pathogènes poursuivi par des anticorps. L'auteur fait montre de nombreuses lacunes sur le plan anatomique cependant cette indigence graphique, comme chez Hajime Isayama, participe à l'atmosphère unique de son oeuvre. Plus contrariant, la mise en case des scènes d'action rend la lecture pénible et confuse. le récit n'offre que peu de clés sur les origines du héros ou encore le réelle fonctionnement de la cité. le lecteur partage ainsi le quotidien d'incertitudes des habitants. La ville est crée de main d'homme, et pourtant depuis longtemps l'homme à perdu la main sur sa création. Blame! est d'abord un récit d'ambiance, noir et désespéré. En cela c'est une grande réussite.

Le 19 mai 2017 en sortie mondiale, Netflix propose une adaptation de Blame! Les visuels sont extrêmement réussis, le récit sous bien des aspects, mutisme de Killy, rareté des éléments explicatifs de l'univers, reste fidèle à l'œuvre originale. La technique du cel shading, déjà utilisée dans les portage à l'écran des séries Ajin de Tsunina Miura et Knights of Sidonia de Tsutomu Nihei également, est du plus bel effet, un rendu classique doué de la précision du numérique.
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