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Critique de monito


Herr Freytag a vieilli, mais a-t-il jamais été véritablement jeune ?
En tout cas, le départ de son épouse lassée, pour un sémillant responsable des chemins de fer qui lui propose un tour du monde, laisse notre héros seul avec lui-même, son Mohnstrudel, le Reichspost et ses habitudes au café Sperl, seul comme jamais.

Herr Freytag goûte à la retraite. Retiré de son métier de correcteur d'une vieille maison d'édition, il ressasse son aigreur. Amoureux des lettres, amoureux des mots, des formes syntaxiques, la langue est son métier.

Fignoleur d'ouvrages, il met la dernière main à ces manuscrits d'auteurs qui font vibrer l'imaginaire. Ils sont célébrés, il est ignoré… et pourtant il reçoit tant et tant de manuscrits qu'il faut largement retoucher pour les rendre lisibles.

Mais il ne touche qu'à la forme, jamais au fond. Il touche le fond de n'avoir jamais été frappé par la Déesse Création… aigri de n'être que correcteur et jamais auteur…

De belles et longues pages sur le génie créateur et le rigorisme linguistique.

Herr Freytag veut s'échapper de ce dilemme, se met un jour à l'Esperanto, en ce début de 20ème siècle dans l'Empire des Habsbourg finissant ? et fait là la rencontre d'un M. Signori.

De cette rencontre va naître une manipulation de notre Herr Freytag le conduisant à nouveau sur le chemin de l'auteur qu'il a le plus corrigé, écrivain à succès, M. Barsch avec en toile de fond la succession du Pape Léon XIII en 1903.

Sous les auspices du passage de la comète de Haley, l'auteur suédois nous fait toucher avec un grand talent de nombreux sujets : la création, l'ombre et la lumière, les dessous de l'histoire vaticane, mais aussi la détresse morale, l'irrationnel des Hommes, la fin d'une époque qui repositionne ce roman dans notre actualité.

Premier roman de Nilsson, une réussite mais j'aimerais connaître son correcteur.




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