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Critique de PG35


Les Éditions Séguier publient en un seul volume les deux livres de souvenirs écrits par David Niven en 1971 et 1977 sous les titres Décrocher la lune et Étoiles filantes. Excellente idée.
L'acteur britannique jusqu'au bout des ongles a connu une carrière exceptionnelle à Hollywood et en Europe des années 30 jusqu'aux années 80. Sans s'attarder, il évoque une enfance peu heureuse dans une famille désargentée, entre une mère distante et un beau-père glacial, des pensionnats sordides et des écoles pour garçons difficiles, la Public School de Stowe et le Collège militaire royal de Sandhurst. Il quitte l'armée après quelques années, juste avant de passer en cour martiale à la suite d'une incartade. Niven embarque pour les Etats-Unis où il vend de l'alcool pendant la prohibition, organise des spectacles hippiques et échoue à Hollywood en 1934. Après quelques mois de galère et de figuration, il est pris sous contrat par Samuel Goldwyn et c'est le début d'une carrière tourbillonnante, marquée par un nombre incroyable de fêtes, de beuveries pur malt, de conquêtes féminines, d'amitiés viriles et de séances de pêche à la ligne.
Le style « so british » de David Niven est fait de légèreté, d'humour et d'autodérision, même quand il évoque son retour à Londres en 1939 et ses années de guerre. Il nous livre une description bienveillante mais non complaisante du paysage cinématographique hollywoodien, éclairant en particulier le système des studios qui exerçaient un contrôle sans partage sur la carrière des acteurs sous contrat. Il dresse des portraits pleins de sympathie des innombrables artistes, producteurs, chroniqueurs et scénaristes dont il a croisé la route, s'attardant notamment sur Goldwyn, David Selznick, Jack Warner, Errol Flynn, John Huston, Clark Gable, Ernst Lubitsch ou Humphrey Bogart. En revanche, il dépeint sous un jour peu glorieux les horribles et puissantes commères Hedda Hopper et Louella Parsons.
David Niven ne s'attarde pas à analyser les 110 films qui ont jalonné sa carrière. Il balaie d'ailleurs en quelques phrases désinvoltes les décennies 50 et 60, qui comptent pourtant des films mémorables. On est frappé par son étonnante aisance à se faire des relations et des amis partout où il passe. Avec tact, il reste discret quant aux dames dont il a partagé le lit, du moins jusqu'à son premier mariage, son veuvage et son remariage. Ses souvenirs sont marqués par l'élégance et le goût de vivre.
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