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Critique de pompimpon


David Niven nous propose de partager quelques souvenirs de sa vie, de son enfance à la scolarité franchement contrariée par un esprit toujours prompt à la déconnade et de son passage à Sandhurst et/donc dans l'armée britannique (trois ans, tout de même…) à… Hollywood, où il a fait la carrière que l'on sait.

Ses études à Sandhurst expliquent probablement qu'il se tienne toujours très droit, mais j'ai soudain trouvé bien plus improbable qu'il se soit retrouvé à Hollywood ensuite !

Laissant entendre que, durant les quelques cinquante ans qu'il survole sans jamais s'appesantir, il n'a rien perdu de son esprit toujours (très très, en fait) prompt à la déconnade, David Niven nous régale surtout d'anecdotes, blagues, entourloupes et moments gênants où il ne se donne jamais le beau rôle mais qui racontent un peu de sa vie.

Et c'est souvent très drôle.

Qu'il s'agisse de son quotidien dans les différentes écoles où il a exercé ses talents, de Sandhurst ou du temps qu'il a passé cantonné à Malte entre 1930 et 1933, il préfère généralement se souvenir des conséquences de rencontres avec des types aussi farfelus que lui, ce qui entraîne nécessairement toutes sortes de situations cocasses et de blagues aux conséquences imprévisibles.
Il n'élude pas les difficultés qu'il a eu à gagner sa vie à son arrivée aux Etats-Unis, prenant n'importe quel petit boulot, tentant la vente de whisky et même montant avec quelques optimistes un improbable spectacle de rodéo dont la réussite ira se fracasser contre les appétits de la mafia d'Atlantic City !

Puis David Niven décide de devenir acteur, avant de partir pour Hollywood. Là, il ne cache pas sa peine à décrocher ses premiers rôles, ni les problèmes posés par sa désinvolture à l'endroit des services américains de l'immigration qui lui vaudront de devoir passer… un certain temps derrière la frontière mexicaine pour décrocher un permis de travail.

Ce qu'il souligne bien volontiers, c'est la chance qu'il a eue de rencontrer très souvent les bonnes personnes au bon moment. A le lire, ça lui a considérablement facilité les choses aux moments opportuns, même s'il a aussi su gâcher quelques chances en prenant la mauvaise décision ou en participant à une nouvelle irrésistible déconnade.

Même son engagement durant la Seconde guerre mondiale ne donne pas lieu à un récit
héroïque : David Niven préfère raconter ses retrouvailles avec un de ses anciens camarades de l'armée à Malte entraînant quelques péripéties ensuite, ou le courage dont ont fait preuve nombre de personnes qu'il a rencontrées.

Le monde d'Hollywwod, avant et après guerre, est largement évoqué, avec une brochette d'acteurs, réalisateurs, producteurs, qu'il croque avec plaisir quand il a quelque chose de drôle ou d'émouvant à en dire. Il parle très rarement et en peu de mots de gens qu'il n'aime pas.
Ca pourrait agacer s'il n'y mettait pas l'élégance qu'il semble manifester en tout.
J'ai donc passé un très bon (et long, 950 pages…) moment en compagnie de cet acteur à la carrière inégale, laquelle est finalement peu abordée, et surtout sous l'angle de… la déconnade qui semble bien avoir été un moteur exigeant dans sa vie !

Les titres des deux volumes rassemblés par les éditions Séguier en un seul sont bien plus évocateurs que ce "Mémoires" inscrit sur la couverture : "The Moon's a balloon" pour le premier, "Bring on the Empty Horses" faisant référence au vocabulaire très singulier de Sam Goldwyn pour le second.

Rassembler les deux pouvait sembler une bonne idée, mais en fait pas pour moi qui aurais mieux fait de laisser l'ouvrage de côté un an ou deux après avoir lu la première partie que j'ai trouvé pleine d'humour et d'élégance.

En effet, le second opus, publié initialement quatre ans après le premier, même s'il se concentre essentiellement sur l'évocation de personnes que David Niven a fréquentées à Hollywood, reprend beaucoup d'anecdotes déjà évoquées dans le premier.
La même verve et le même humour s'y manifestent également mais, les anecdotes étant connues, ça un a air de déjà-vu.
Le mode narratif y est cependant différent, et s'y trouve le récit glaçant en deux parties intitulé "Notre petite fille", qui suit une jeune star que David Niven a connue, qu'il appelle Missie et dont il décrit la descente aux enfers avec une justesse remarquable.
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