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Critique de iris29


C'est le genre de livre qu'on prend à la place d'un billet d'avion : embarquement immédiat pour la Nouvelle -Zélande .
Du coup j'attend du dépaysement, des descriptions longues et nombreuses de paysages , je veux du" vécu d'ailleurs" , et le contrat est parfaitement rempli, même si j'en attend toujours davantage ...
Le fait que ce soit un roman noir est un plus, je sais où je vais, j'en aime ses codes .
Et c'est là que l'auteur arrive à une prouesse technique qui risque aussi de désorienter les amateurs de romans policiers ... Il n'y a pas d'enquête , pas de "méchants" , et d'ailleurs , il n'y a pas de meurtre... Juste un cadavre , celui d'un adolescent qui s'est suicidé . Pendu à un arbre avec vue sur les collines...
Alors que son beau-père adoptif , Box, a tout prévu , l'enterrer sur les terres où sont enterrés ses ancêtres ( colons blancs ) , son père biologique Maori qui ne l'a pas revu depuis ses deux ans, veut lui offrir des funérailles selon le rite de son peuple ... S'en suit un vol de cadavre à la morgue ...
Ce roman noir raconte un impossible deuil, un pétage de plomb , une errance à travers les paysages de cette île (campagne, bord de mer touristique, bush, j'aurais aimé plus de détails ...)
Qui a le plus de droits sur un enfant décédé , son peuple biologique ou le père adoptif ?
A travers cette question, Carl Nixon fait aussi un constat de la Nouvelle-Zélande d'aujourd'hui : racisme, droits nouvellement acquis des Maoris, crise financière . C'est sûr que ma belle carte postale prend un peu l'eau ...Le paradis n'existe pas .
J'ai aimé retrouver ces mots qui ont déteint sur Tahiti : wahine, paua, marae ...
L'auteur suggère plus qu'il n'affirme .
On ne saura jamais pourquoi ce gamin s'est suicidé , et les flics sont ( presque ) aux abonnés absents . Il n'y a pas d'enquête , juste deux pères , deux peuples , deux coutumes qui estiment faire pour le mieux même si ces mieux s'entrechoquent , et ne se comprennent pas .
Un roman noir, grave, errant, lancinant , un peu comme les routes de cette île, écrasées entre montagne et océan , sinueuses, comme les anguilles noires qui pullulent dans les rivières ...
SOUS la terre des maoris : la carte postale d'un deuil impossible .
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