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Critique de Levant


Il fut un événement qui faillit remettre en question la naissance du cinéma, occulta aussi un temps les débats autour de l'affaire Dreyfus et sur lequel Gaelle Nohant a jeté son dévolu pour développer l'intrigue de son roman La part des flammes. le 4 mai 1997 le Bazar de la Charité s'enflamme alors qu'une foule essentiellement féminine se presse autour des comptoirs que tiennent ces dames de la noblesse et la haute bourgeoisie pour leur vente de charité annuelle.

Le Bazar de la Charité était un aménagement provisoire construit pour l'occasion dans un grand hangar parisien, rue Jean Goujon. Reproduisant le décor d'une rue commerçante en galerie couverte, il était entièrement construit en bois et carton pâte. Les dispositions constructives de l'époque ne prévoyaient en outre pas d'issues à la mesure de la foule qui s'y pressait. Les flammes parties de la cabine de cinéma se sont propagées à une vitesse stupéfiante et n'ont laissé aucune chance à nombre de ces dames piégées dans ce décor devenu fournaise. Cent trente d'entre elles périrent par le feu.

Cet ouvrage se présente comme la chronique bien documentée d'une époque, à partir d'un événement tragique qui a marqué la vie parisienne. Drame, qui touchant principalement les classes privilégiées, fait figure de symbole de fin de règne d'une survivance de l'ancien régime.

Avec une belle écriture précise et souple, Gaelle Nohant applique une fiction autour de ce terrible événement qui respira longtemps les chairs brûlées et suscita de nombreuses polémiques quant au rôle des hommes dans ce sauve-qui-peut de l'enfer. A la noblesse de rang social, à l'égalité des sexes, elle se plaît à substituer la noblesse de coeur qui confère à ce roman une tournure morale bien amenée.

La petite soeur de l'impératrice Sissi, Sophie, duchesse d'Alençon, y a perdu la vie avec un héroïsme qui a apporté la preuve de la sincérité de son engagement pour la cause qu'elle défendait.
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