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Critique de Cigale17


Irène habite de puis 25 ans à Bad Arolsen. Elle est aujourd'hui (2016) divorcée, son fils Hanno a 20 ans, et ils se voient trop peu au goût d'Irène. Elle travaille à l'ITS (International Tracing Service) où sont stockées une impressionnante quantité d'archives datant de l'Allemagne nazie, des listes venant des camps, forcément, mais aussi des convois, des prisons, des lieux d'exécution, etc. La directrice actuelle est française, elle aussi, et elle s'inquiète du sort des objets qui sont en leur possession. Ne pourrait-on pas essayer de retrouver leurs propriétaires ? non, plutôt leurs descendants ? Irène va mener l'enquête sur un Pierrot de chiffon portant l'inscription d'un matricule et sur un médaillon contenant un dessin représentant une femme et un enfant.
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On va donc suivre Irène dans ses enquêtes, mais aussi dans ses relations avec son fils Hanno et on apprendra les raisons de son divorce. Ce travail la passionne, mais l'épuise tant physiquement que psychologiquement. C'est pourtant malgré tout une sorte de refuge pour elle, ce qui remplit sa triste vie de célibataire et lui donne un sens. Ce que j'ai le plus apprécié, ce ne sont pas les récits sur l'horreur des camps, mais plutôt tout ce qui concerne l'immédiate après-guerre : le déni de l'horrible réalité, les bagarres administratives au sujet des enfants déportés ou volés (on ne peut s'empêcher de penser à l'Ukraine), les coupables indulgences des politiques, etc., et en 2016, les survivants ne veulent pas forcément connaître la vérité…
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Je n'avais pas accroché du tout à La Part des flammes, mais certaines critiques extrêmement élogieuses de Babelio ou d'ailleurs m'ont convaincue de tenter le coup et de lire le Bureau d'éclaircissement des destins. Si j'étais enthousiaste au début de ma lecture (quel angle passionnant pour traiter ce sujet !), j'ai vite été perdue dans la quantité de noms, de personnages morts ou vivants, de changements d'identité, d'explications utiles et inutiles… J'aurais dû, dès le début, faire une sorte d'arbre pour expliciter les liens entre les personnages. Les titres de chapitres avec les noms de certains personnages ne m'ont pas vraiment aidée à m'y retrouver. Si on excepte Irène (et encore !), les personnalités sont juste effleurées, jamais fouillées, et je n'ai pas réussi à m'attacher à eux. Évidemment, le roman n'évite pas de nombreux clichés. Il présente des enquêtes couronnées de succès et des aboutissements heureux. Grâce à cet artifice, Gaëlle Nohant réussit à traduire l'émotion des survivants et la totale implications de certains enquêteurs. le final est prévisible et cousu de fil blanc. Ce livre réveille pourtant chez moi un sentiment de révolte récurrent devant l'incommensurable duplicité des pouvoirs publics et la propension de certains acteurs et témoins à camoufler l'horreur sous couvert de nécessité.
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